Alexander De Croo pour une "pause climatique": "Il y a une raison plus cachée dans sa tactique"

Alexander De Croo est favorable à une "pause" en matière de législation européenne sur le climat. Comment expliquer cette sortie du Premier ministre ? Il allume le feu au sein de sa propre coalition avec les Verts et ses déclarations vont à l'encontre de tout ce qu'on dit actuellement sur le climat. Pourquoi fait-il cela ? 

Officiellement, Alexander De Croo est dans son rôle de Premier ministre, c’est-à-dire qu’il est le garant, le premier défenseur de notre économie, et on sait que ces mesures potentiellement, à court terme, peuvent pénaliser l’activité de nos industries en Belgique. C’est la raison officielle.

Maintenant, il y a une raison plus cachée dans la tactique d’Alexander De Croo. Nous le voyons comme étant le Premier ministre flamand du gouvernement fédéral. En Flandre, ce n’est pas tout à fait cela. C’est un Premier ministre souvent critiqué car son gouvernement est trop à gauche aux yeux de la droite flamande et il est trop francophone. Depuis quelques mois, il se positionne comme étant à nouveau le chef de file du parti libéral de l’Open VLD.

Son parti dans notre Grand baromètre, depuis deux vagues de sondage, est en grande difficulté. On lui prédit des intentions de vote sous les 10%. A trois reprises, ces six derniers mois, Alexander De Croo est arrivé avec une position très libérale au sein du gouvernement. Sur la réforme des pensions, il a déposé une note qui était beaucoup plus à droite que celle de sa ministre Karine Lalieux. Sur la limitation des allocations de chômage dans le temps, il a annoncé qu’il allait déposer cette proposition au sein du gouvernement alors que ce n’est pas dans l’accord de majorité. Et aujourd’hui, sur le plan écologique, il se met à dos les socialistes francophones et flamands, les écologistes francophones et flamands. Alexander De Croo a peut-être tout simplement compris que pour être à nouveau Premier ministre après les élections, il faut que son parti survive.