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Deux économistes apportent deux visions pour analyser le nouveau budget du gouvernement fédéral, en particulier les mesures qui touchent les plus riches.
Par exemple, si une personne possède plus d’un million d’euros en actions ou obligations, elle doit payer une taxe. Mais celle-ci va augmenter, passant de 0,15 % à 0,3 %. C’est la taxe sur les comptes-titres. « C’est plutôt des gens qui ont un patrimoine cette fois-ci plus élevé que la moyenne des gens. On a cette connotation, les épaules les plus larges contribuent davantage », assure Philippe Ledent, économiste chez ING.
Mais certaines très grandes fortunes ne sont pas concernées. Elles possèdent plutôt des actions nominatives, c’est-à-dire directement à leur nom dans l’entreprise. « Elles n’ont pas de comptes-titres, elles gardent leurs titres sous forme nominative. Et d’autre part, ces grandes fortunes ne vendent jamais leurs titres. Elles les transmettent de génération en génération, par des donations, par des fondations. Et donc qui est visé finalement ? C’est la classe moyenne supérieure, mais d’abord la classe moyenne », souligne Bruno Colmant, économiste.
Deuxième mesure : moins d’avantages fiscaux pour les sociétés de gestion. Cela touche à la fois les contribuables aisés et certaines entreprises.
Un autre changement est la limitation de l’indexation des salaires et des pensions. Au-dessus de 4000 euros bruts pour les salaires et 2000 euros bruts pour les pensions, la hausse sera plus faible. Les épaules les plus larges sont-elles ici visées ? Tout dépend de l’interprétation. « Quand on enlève l’indexation au-delà de 4000 euros, on taxe indirectement les personnes qui ont des hauts revenus. Mais souvent, les personnes qui ont des hauts revenus ont d’autres rentrées fiscales par ailleurs, comme par exemple des revenus mobiliers ou immobiliers. Donc en fait, finalement, on a décidé que la moitié de la population pourrait bénéficier de l’indexation, mais pas l’autre moitié. Et je pense que c’est un signal extrêmement important », estime Bruno Colmant.
2,1 milliards d’euros d’ici 2029
« Si effectivement, les épaules les plus larges, ce sont les 100 Belges les plus riches de Belgique, on loupe la cible. Néanmoins, on voit que dans les grandes mesures qui ont été prises, il y a clairement une connotation pour essayer de préserver davantage les épaules les moins larges et de toucher davantage des épaules plus larges », considère Philippe Ledent.
Avec ces mesures et d’autres changements, le gouvernement espère récolter 2,1 milliards d’euros d’ici 2029.

















