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Taxe, concurrence déloyale, PAC : voici pourquoi les agriculteurs belges et européens manifestent à Bruxelles

Par RTL info avec Julien Henrotte
Opposés au traité Mercosur, inquiets pour l’avenir de la PAC et confrontés à de nouvelles taxes, des milliers d’agriculteurs manifestent ce jeudi à Bruxelles pour faire entendre leurs revendications. Voici les raisons de leur colère.

Plusieurs centaines de tracteurs et des organisations agricoles venues de toute l’Europe défilent dans les rues de Bruxelles ce jeudi 18 décembre pour exprimer leur colère et leurs inquiétudes face aux politiques européennes. Il y a trois raisons principales.

Mercosur : une concurrence jugée déloyale

Première source de tension : le traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Amérique du Sud). La présidente de la Commission européenne ambitionne de signer cet accord ce samedi, au Brésil.

Ce texte prévoit que l’Europe exporte des voitures, des machines ou du vin, en échange de quoi le marché européen s’ouvrirait davantage à des produits agricoles sud-américains comme la viande, le sucre ou le miel. Les agriculteurs dénoncent une distorsion de concurrence, car les normes de production y sont jugées moins strictes qu’en Europe.

Ils craignent non seulement pour leur avenir économique, mais aussi pour une perte de transparence envers les consommateurs. Le Parlement européen assure qu’il mettra en place des mécanismes de protection mais cela ne suffit pas à rassurer les manifestants.

Une PAC menacée après 2027 ?

Deuxième inquiétude majeure : l’avenir de la PAC, la Politique Agricole Commune. Elle joue un rôle central dans le soutien au secteur, en garantissant des prix abordables pour les consommateurs tout en maintenant un revenu décent pour les exploitants.

Or, lors du sommet européen qui s’ouvre également ce jeudi, les discussions budgétaires pourraient acter une réduction du financement après 2027. Certains syndicats évoquent une baisse possible de 20 % et craignent que la PAC soit diluée dans un budget plus général, ce qui affaiblirait son efficacité.

Une taxe sur les engrais carbonés

Troisième point de discorde : une taxe carbone sur certains engrais, prévue pour janvier 2026. Ce dispositif s’inscrit dans le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE, qui vise à faire payer les émissions liées à la production de certains biens importés.

Parmi les produits concernés : les engrais azotés, essentiels pour de nombreuses exploitations. Leur taxation aurait généré de nouveaux surcoûts pour les agriculteurs européens. La Commission européenne a annoncé ce mercredi un aménagement de cette taxe, en s’engageant à limiter son impact financier sur les agriculteurs.

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