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Face à la persistance des blocages politiques empêchant la formation d'un gouvernement en Région bruxelloise, des universitaires francophones et néerlandophones ont proposé lundi différents scénarios alternatifs pour sortir celle-ci de l'ornière dans laquelle elle est enlisée depuis les élections de juin dernier.
La formation d’un gouvernement en Région bruxelloise reste dans l’impasse depuis les élections de juin dernier. Face à cette situation, un groupe d’universitaires francophones et néerlandophones issus de plusieurs institutions (ULB, VUB, KULeuven, UCLouvain Saint-Louis Bruxelles et UCLouvain) a avancé cinq scénarios alternatifs pour débloquer la crise politique.
1. Un gouvernement d’union régionale
Ce scénario consisterait à inclure tous les partis démocratiques, à l’exception du Vlaams Belang, afin de s’accorder sur un budget minimal.
Toutefois, cette option nécessiterait une vision commune de la gravité de la situation et impliquerait la création de postes supplémentaires, ce qui pourrait entraîner de nouveaux blocages, notamment avec le PTB et la Team Fouad Ahidar.
2. Un gouvernement technique
S’inspirant de l’expérience italienne, cette solution verrait un exécutif formé de personnalités issues du monde académique, de l’administration ou de la société civile. Son principal avantage serait de contourner les exclusives et vétos des partis politiques. Cependant, un tel gouvernement, composé de figures non élues, pourrait prendre des décisions majeures sans véritable contrôle démocratique immédiat, soulevant ainsi des questions de légitimité.
3. Un gouvernement de crise
Déjà utilisé au niveau fédéral lors de la pandémie de Covid-19, ce type de gouvernement fonctionnerait avec une confiance limitée du Parlement et s’appuierait sur un conseil d’experts. Toutefois, les universitaires soulignent que les problèmes de gouvernance à Bruxelles dépassent largement des considérations purement techniques, rendant cette option plus délicate à mettre en œuvre.
4. Un gouvernement minoritaire
Si ce modèle est courant dans d’autres démocraties, il se heurte en Belgique à des obstacles institutionnels majeurs. La loi spéciale sur les institutions bruxelloises exige en effet une majorité des députés ainsi qu’une double majorité linguistique, rendant cette solution très difficile à concrétiser. De plus, le cadre strict de la motion de confiance pourrait rapidement affaiblir un tel gouvernement.
5. Une médiation neutre
Enfin, l’option d’un médiateur neutre chargé de faciliter les négociations entre partis a été évoquée. Cette solution pourrait être explorée si les efforts des deux informateurs actuels, Christophe De Beukelaer et Elke Van den Brandt, n’aboutissent pas.
Une situation préoccupante
Les universitaires rappellent que la Région bruxelloise ne peut pas se contenter indéfiniment du régime des douzièmes provisoires, qui limite sa capacité à répondre aux défis budgétaires, à la crise du logement ou encore à la dégradation des indicateurs socio-économiques.
L’urgence d’une solution
Au-delà des considérations techniques et politiques, les Bruxellois attendent un gouvernement. L’absence de solution risque d’exacerber la colère et la défiance envers le monde politique, avec pour conséquence possible un renforcement des partis extrémistes aux prochaines élections.



















