Partager:
Un peu partout en Europe, des forces de sécurité aux frontières. En Pologne, mais aussi en Allemagne et en Belgique pour cet été. « Le message est très clair que la Belgique n’acceptera plus la migration illégale », déclare Anneleen Van Bossuyt, ministre de l’asile et de la migration.
En Europe, on durcit le ton face à l’immigration illégale. Ces derniers mois, 12 pays ont établi des contrôles à leurs frontières. Dans l’espace Schengen, une zone de libre circulation.
« Ce sont en quelque sorte un peu des coups de poignard qui sont portés dans le projet européen lui-même et ce sont des mesures dont, sincèrement, je doute beaucoup de l’efficacité », déclare François Gemenne, directeur de l’observatoire sur les flux migratoires à l’ULiège.
Parce que dans les faits, ces mesures ressemblent à des messages politiques. Ces contrôles montrent leurs limites. « Ça ne fonctionne pas beaucoup, d’abord parce que ces contrôles sont limités dans le temps (…) et qu’évidemment qu’il est absolument impossible de boucler hermétiquement une frontière », estime Philippe de Bruycker, professeur de droit européen à l’ULB. « C’est clairement plutôt de l’ordre du symbolique », ajoute-t-il.
On franchit des lignes rouges un petit peu en permanence
Symbolique comme la prise de fonction du Danemark à la présidence du Conseil de l’Union Européenne. Le pays applique une ligne dure sur la migration et compte aller plus loin. « La politique migratoire est un agenda sur lequel nous souhaitons progresser au cours des six prochains mois », a déclaré Marie Bjerre, ministre danoise des affaires européennes.
« On franchit des lignes rouges un petit peu en permanence, constate Denis Duez, professeur de sciences politiques à l’UCLouvain. Je travaille sur les questions migratoires depuis 25 ans maintenant. Et des discours qui étaient absolument inaudibles dans la bouche des politiques sont aujourd’hui communs, des choses qu’on ne pouvait pas dire parce que jugez racistes ou factuellement erronées sont aujourd’hui tout à fait acceptées ».
La Manche est le théâtre quotidien de la lutte contre l’immigration illégale. Le Royaume-Uni souhaite des mesures plus strictes et vient de s’accorder avec la France. « Pour la première fois, les migrants arrivant par petits bateaux seront arrêtés, puis renvoyés en France dans les plus brefs délais », a déclaré Keir Starmer, premier ministre britannique. Selon les spécialistes, ces mesures ne vont pas dissuader, mais rendre les routes migratoires plus dangereuses. « Qu’est-ce qui va se passer ? Les migrants vont tenter de franchir la frontière la nuit, de faire la traversée la nuit, de manière à ne pas être repérés par la police, raconte François Gemenne, directeur de l’observatoire sur les flux migratoires à l’ULiège. Et ça va être évidemment beaucoup, beaucoup plus dangereux. Ce n’est pas du tout ça qui va leur faire renoncer à leur projet de migration puisque leur vie entière repose sur ce projet ».
Le pacte européen doit entrer en vigueur en juin 2026. Il vise à durcir la politique d’asile et de migration européenne.


















