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Il faut davantage miser sur la détection précoce de potentielles violences sexuelles, ont estimé lundi en commission de la Chambre deux inspectrices principales de police. Trop d'auteurs sont en réalité des récidivistes dont les agissements précédents n'ont pas été signalés ou pris au sérieux.
Valerie Swennen, inspectrice spécialisée en psychosocial à la police anversoise, a illustré son propos de deux cas, face aux députés de la commission "abus". Elle a exposé le parcours de deux jeunes hommes majeurs, arrêtés pour viol. Chez tous deux, l'enquête a révélé un passé émaillé de faits de mœurs restés impunis et n'ayant mené à aucun suivi.
L'un des deux jeunes hommes avait été exclu des scouts et de son cercle étudiant à la suite de ces faits. Mais ce dossier n'était à aucun moment arrivé sur les bureaux de la police, de la justice ou d'une aide compétente. "Je suis convaincue que l'on peut éviter davantage", a expliqué Valerie Swennen. "Nous devons plus miser sur la reconnaissance du danger".
Il est possible par exemple d'investir dans la formation de ceux qui s'occupent de jeunes, enseignants, entraineurs, médecins de famille, etc., pour qu'ils sachent détecter les signaux et que faire en cas de soupçon, a estimé l'inspectrice.
Claire Cervello, inspectrice principale dans la zone Bruxelles Capitale-Ixelles et responsable de son service EVA (Emergency Victim Assistance), a elle aussi souligné lundi l'importance de la détection. Elle a également plaidé pour une prévention massive, dès le plus jeune âge: "Si on travaille dès le début sur le respect et le consentement, les victimes pourront peut-être plus facilement dire non. Et les auteurs doivent aussi apprendre que non, c'est non".


















