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Pour la première fois en plus de vingt ans, les médecins belges, généralistes comme spécialistes, sont appelés à faire grève ce lundi 7 juillet. En cause : un avant-projet de loi du ministre de la santé Frank Vandenbroucke, perçu comme une menace pour leur autonomie, leur liberté tarifaire et la viabilité des hôpitaux.
« C’est un projet qui repose sur trois pieds », entame Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris, dans le 7h50 de bel RTL Matin. « La rémunération des médecins, le financement des hôpitaux et tout le problème du conventionnement et des suppléments d’honoraires. »
Quand il y a des suppléments d’honoraires qui atteignent 200 % à 300 %, il y a un vrai problème
Au cœur du problème, le plafonnement des suppléments d’honoraires. Cette mesure vise à limiter les montants supplémentaires que les médecins peuvent facturer en plus des tarifs officiels. Le ministre présente ce plafonnement comme un moyen d’améliorer l’accessibilité financière des soins pour les patients. « Je peux comprendre qu’un médecin puisse dire que ma rémunération n’est pas suffisante, mais nous ne voulons pas que ce soit le patient qui paye », prévient le secrétaire général de Solidaris. Il estime que « quand il y a des suppléments d’honoraires qui atteignent 200 % à 300 %, il y a un vrai problème ».
Les situations d’abus ne sont pas nécessairement généralisées, selon Jean-Pascal Labille, mais les situations existent surtout « dans certaines disciplines ».
Le système de plafonnement pourrait éviter une médecine à deux vitesses pour les riches et les pauvres, c’est en tout cas ce qui est avancé par le gouvernement. C’est un point de vue partagé par notre invité : « Oui, le système pour permettre au médecin de se conventionner ou pas, ça doit être sauvegardé, et d’assurer une offre suffisante de médecins conventionnés pour que les gens puissent se soigner, et singulièrement ceux qui sont en difficulté financière ».
Le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) voudrait mettre en place la réforme en juillet, beaucoup trop tôt pour Jean-Pascal Labille : « Si on veut privilégier une vraie voie positive, il faut du temps pour laisser la concertation sociale s’opérer », estime-t-il.
Recherche d’économies
L’autre volet de cette réforme, ce sont les économies dans le secteur des soins de santé. Le gouvernement fédéral veut faire quasi 1 milliard d’économie sur les deux prochaines années : « On est à la recherche de ces économies, il y a des secteurs qui bénéficient de poches de rentabilité qui sont excessives, je pense au secteur pharmaceutique. Il y a là des solutions à trouver », continue-t-il.
« Je soutiens la réforme que le ministre Vandenbroucke lance sur le poids des actes médicaux, sur le refinancement des hôpitaux, limitation des suppléments d’honoraire et le conventionnement. C’est une réforme qui a du bon, qui a du sens, mais il faut laisser le temps pour qu’elle se construise, or, ici, on est dans une forme de précipitation. Si on laisse les médecins et les mutualités arriver avec des solutions, nous y arriverons », conclut-il.


















