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Avec la réintroduction de la période d’essai au travail, le gouvernement fédéral espère créer de l’emploi pour les jeunes, leur permettant ainsi d’acquérir de l’expérience durant ces six mois. En tout cas, un retour de la période d’essai était attendu par les organisations patronales.
« Le gouvernement a décidé de limiter le chômage dans le temps. Ça veut dire qu’on va avoir de nombreuses personnes qui vont revenir sur le marché du travail. Alors c’est très positif évidemment, mais on ne peut pas s’empêcher de penser que ça crée aussi un risque : ce risque, il faut pouvoir le parer, il faut pouvoir dire que le contrat, on le signe, on démarre quelque chose, mais si ça ne marche pas, ça ne marche pas, il faut pouvoir stopper sans causer de dommages à personne », estime Matthieu Dewèvre, conseilleur au service d’études de l’UCM.
Mais permettre aux employeurs de rompre un contrat de travail plus rapidement et à moindre coût inquiète les syndicats : pour eux, la mesure risque de précariser les nouveaux venus sur le marché de l’emploi. « On crée un impact assez fort pour les jeunes travailleurs qui démarrent, malheureusement, souvent leur carrière par de l’intérim, parfois pendant plusieurs mois, plusieurs années. S’ils parviennent à décrocher un CDD ou un CDI, ils vont démarrer ce contrat avec une période d’essai encore. Et puis, si malheureusement ils sont licenciés, ils n’ont même pas le droit de demander les motifs pour lesquels ils sont licenciés », dénonce Jean-François Libotte, conseilleur juridique à la CNE.
L’objectif de la période d’essai est donc de mettre fin plus facilement à un contrat de travail, autant pour l’employeur que pour le travailleur. Cette clause d’essai existait jusqu’en 2014 puis a été abrogée par le gouvernement Di Rupo pour unifier les statuts entre employés et ouvriers et harmoniser les délais de préavis.
« Aujourd’hui on oscille pour les 6 premiers mois entre une semaine pour les 3 premiers mois d’ancienneté et 4 à 5 semaines pour les 3 à 6 mois d’ancienneté. L’objectif de la réforme, ce serait effectivement d’arriver à une semaine de délai de préavis pendant la première période de 6 mois d’occupation. Et donc d’unifier tout cela, qu’on parle de démission ou qu’on parle de licenciement », détaille Charlotte Lambert, maitre de conférences en droit social à l’UNamur.
10 ans après, la période d’essai fait donc son grand retour, favorisant la flexibilité dans les contrats de travail. Elle devrait être d’application dès le 1er janvier 2026.
















