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Les chiffres de la dette de la Belgique ont été publiés mardi. Notre pays possède la quatrième plus grosse dette de toute l’Europe, derrière la Grèce, l’Italie et la France. Invité de Martin Buxant à 7h50 sur bel RTL, François De Smet (DéFI) a critiqué les décisions du gouvernement sur la manière de faire des économies.
« La Belgique ne va pas s’écraser sur un mur pour autant, mais il est temps de prendre le taureau par les cornes », a notamment affirmé François De Smet, député fédéral à la Chambre des représentants. Selon ce dernier, le pays passe en réalité son temps à rembourser les intérêts de la dette, plutôt que de la diminuer.
La question qui se pose alors est de savoir par quels moyens rembourser cette dette. « On a pour l’instant un gouvernement qui essaie plutôt d’aller faire les poches des citoyens. On va prendre dans les pensions et les salaires, on empêche une série d’indexations éventuellement », a déploré le député.
Tacler « la grande fraude fiscale »
Si le gouvernement considère que ces mesures permettront de faire des économies, François De Smet, lui, suggère une autre option : tacler la « grande criminalité », et surtout la « grande fraude fiscale et sociale ». Mais il clarifie son propos : « Je ne parle pas d’aller ennuyer le petit indépendant, le restaurateur. Je parle des gens qui créent des fausses sociétés, qui font de la criminalité financière ».
Si la lutte contre ce type de fraude existe déjà, elle est limitée : « Il y a une lutte contre la fraude sociale et fiscale, mais qui n’est pas assez intense. Il y a des enquêteurs, mais ils sont déstructurés et sous-financés. Ils n’ont pas assez de moyens », explique-t-il. Selon l’ancien président de DéFI : « Il y a des milliards qui dorment dans les placards ».
Inspiration française
Et pour cause, « On estime qu’il y a environ 30 milliards par an de fraudes fiscales en Belgique. Ces estimations sont faites par la Banque Nationale. Et cette dernière nous dit notamment qu’il y a moyen d’aller chercher environ 7 milliards. On ne se doute pas des moyens », a justifié François De Smet.
Les signalements abondent, mais les moyens ne suivent pas et ne permettent pas « d’aller au fond des choses ». Raison pour laquelle le député fédéral suggère une solution largement inspirée du modèle français : le parquet national financier. « On parle beaucoup du parquet national financier français, parce que c’est lui qui a instruit le procès Sarkozy. Mais ce parquet national a aussi rapporté 12 milliards en quelques années à la France, en amende, en jugement… », a souligné François De Smet.
Investir et structurer
Un investissement qui permettrait de structurer cette lutte : « C’est un investissement. Mais vous reprenez surtout les enquêteurs qui existent, et vous les rassemblez dans une seule structure, en leur donnant plus de moyens et plus d’indépendance vis-à-vis du politique », suggère le député fédéral.


















