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Les syndicats n'ont pas apprécié les déclarations du ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open VLD), qui a affirmé que le nombre minimal de personnel surveillant n'était pas atteint à la prison d'Anvers lorsqu'un détenu y a été gravement torturé. "Ces déclarations sont aussi scandaleuses que la communication du SPF Justice au personnel et à la presse", s'offusque mercredi Robbie de Kaey du syndicat ACOD. L'ACV se dit également furieux.
Après une enquête interne du SPF Justice, le ministre a rapporté que l'effectif minimum légal n'était pas atteint à l'occasion de la dernière grève du personnel pénitentiaire, lorsque les faits se sont déroulés. L'administration précise que les tortures infligées au détenu ont duré trois jours, dont deux pendant le mouvement de grogne du personnel. Il apparaît par ailleurs que les agents avaient reçu trois signalements des violences entre dimanche soir et mardi après-midi, mais que le détenu n'a été retrouvé grièvement blessé que mardi soir, lorsque le directeur de la prison a été directement informé des faits.
Le syndicat socialiste ACOD dénonce fermement ces déclarations. "Il est clair que le ministre et le SPF cherchent un bouc émissaire pour détourner l'attention du véritable sujet, à savoir les problèmes de surpopulation. Il y a encore environ 12.200 détenus dans les cellules et un manque important de personnel."
Alain Blancke du syndicat ACV n'accepte pas non plus que le ministre parle de service minimum sans aborder les vrais problèmes. "Les mesures politiques prises dans un passé récent ont en fait accentué les conditions pénibles et inhumaines dans certaines maisons d'arrêt. En adhérant obstinément à cette politique et en n'écoutant pas les revendications des syndicats, le ministre a créé un terrain propice aux grèves."



















