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L'ex-eurodéputée Marie Arena inculpée pour "organisation criminelle" dans le Qatargate: "Il n'y a rien à me reprocher"

L'ancienne eurodéputée belge Marie Arena a été auditionnée dans le cadre du Qatargate, ce scandale de corruption présumé au sein du Parlement européen. Dans une interview à La Libre Belgique, elle indique avoir été inculpée pour participation aux activités d'une organisation criminelle.

Le nom de la socialiste belge a été évoqué à de très nombreuses reprises dans cette affaire, sans pour autant qu'elle soit inquiétée par la justice. Marie Arena a été entendue comme suspecte à plusieurs reprises début 2024 par la police, mais demandait à être auditionnée par la juge d'instruction.

"J'ai enfin été entendue. Je ne suis pas inculpée pour corruption. Je ne suis pas inculpée pour blanchiment. Je suis uniquement inculpée parce que je serais membre d'une 'organisation criminelle'", commente-t-elle.

"On m'inculpe pour une pseudo-infraction pour tenter de couvrir deux ans de laisser-aller de la part de la justice, après deux ans de lynchage juridico-médiatique", ajoute-t-elle. "On ne m'a fourni aucune preuve, ni même des indices qui justifient cette inculpation", insiste encore Marie Arena.

"En réalité, il n'y a rien à me reprocher. La juge d'instruction a acté que je n'étais pas corrompue, que je ne blanchissais pas d'argent dans une affaire où tout tourne autour de cela. En fait, je suis inculpée parce que je connais d'autres personnes qui sont, elles, inculpées pour des faits de corruption. Pour être liée à une organisation criminelle, il faut avoir connaissance d'activités criminelles et je vous jure que c'était totalement impensable pour moi."

L'ancienne eurodéputée affirme n'avoir reçu aucun cadeau. 'Je n'ai reçu ni montre, ni bijou, ni rien du tout, jamais', martèle-t-elle.

Ni Marie Arena ni ses conseillers ont souhaité s'exprimer. Ils auront désormais accès au dossier et affirment espérer que l'instruction mènera à un procès public qui débouchera sur l'acquittement pur et simple de Marie Arena. 

Le "Qatargate"

Le scandale avait éclaté en décembre 2022 avec l'interpellation, à Bruxelles, d'une demi-douzaine de potentiels "corrompus" et la saisie d'énormes sommes d'argent en liquide, retrouvées notamment aux domiciles de l'ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri et d'Eva Kaili, alors vice-présidente grecque du Parlement européen.

Eva Kaili, Pier Antonio Panzeri et son ancien assistant Francesco Giorgi (ex-conjoint de l'élue grecque) ainsi que deux anciens députés européens socialistes, Marc Tarabella et Andrea Cozzolino comptent parmi les inculpés du dossier. Marie Arena était une proche de M. Panzeri et son nom était cité dans le dossier depuis le début de l'affaire. Elle avait été entendue comme suspecte par la police début 2024 sans être jusqu'ici inquiétée.

Le Qatar et le Maroc sont soupçonnés d'avoir orchestré cette corruption présumée au sein du Parlement européen afin de lisser leur image en matière de droits humains. Ils ont toujours fermement nié. L'enquête est perturbée depuis plus d'un an par des contestations de différents avocats sur la régularité des poursuites.

Une procédure parallèle, sorte de procès de l'instruction, a été ouverte devant la cour d'appel de Bruxelles, avec des audiences encore programmées jusqu'en avril. Aucune date n'a encore été évoquée pour une éventuelle comparution en procès des inculpés.

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