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Les équipes du Centre des malformations vasculaires et du Service d'obstétrique des Cliniques Saint-Luc et du laboratoire de génétique moléculaire humaine de l'Institut de Duve à l'UCLouvain, ont traité in utero un fœtus atteint d'une malformation lymphatique. Débutée il y a six ans, cette prise en charge multidisciplinaire s'est accompagnée d'un suivi au long cours, ce qui représente une "première mondiale", annonce lundi l'UCLouvain. Les résultats de cette intervention sont publiés dans la revue "Nature Cardiovascular Research".
En 2016, une équipe pluridisciplinaire composée du Centre de malformations vasculaires, dirigé par le Pr Laurence Boon, et du Service d'obstétrique de Saint-Luc a pris en charge une maman dont le fœtus présentait une importante malformation lymphatique au niveau de la région cervicale et menaçant son développement. Durant la grossesse, cette lésion a entrainé une compression des voies respiratoires du fœtus et risquait de déboucher sur une interruption de grossesse.
Pour la première fois au monde, la malformation vasculaire a été traitée in utero via un médicament, le Sirolimus, directement administré à la maman pendant sa grossesse. Entre la 29e et la 34e semaine de grossesse, la taille de la lésion a considérablement diminué et l'accouchement s'est déroulé normalement.
Outre une sclérothérapie (injection d'un médicament dans les vaisseaux anormaux pour les assécher) à 11 mois puis une opération à 15 mois, le traitement s'est poursuivi chez l'enfant pendant quelques années. Désormais âgée de six ans, l'enfant se porte bien et poursuit normalement sa croissance, explique l'UCLouvain qui parle d'une "prouesse médicale".
"Il s'agit d'une avancée majeure pour la prise en charge de fœtus souffrant de malformations vasculaires importantes", estime l'UCLouvain, pour qui cette percée "ouvre de nombreuses réflexions dans d'autres disciplines sur la possibilité d'initier des traitements le plus tôt possible."