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Bart De Wever a dévoilé sa vision pour les quatre prochaines années devant la Chambre, appelant à des choix courageux pour redresser l’économie belge. Il met en garde contre un déficit inquiétant et insiste sur la nécessité d’un large soutien démocratique pour éviter une crise.
Bart De Wever s'est présenté, ce mardi après-midi, devant la Chambre pour prononcer son discours de politique générale, qui contient les grands axes des quatre années à venir: emploi, fiscalité, pensions, etc.
"Pour la première fois en 16 ans, un accord de coalition qui a l'ambition d'obtenir le soutien d'une majorité démocratique de part et d'autre de la frontière linguistique sera soumis au vote de ce Parlement", a-t-il déclaré devant les parlementaires.
Economie
Le Premier ministre poursuit : "Il est indispensable de bénéficier d'un large soutien démocratique si nous voulons relever, avec détermination, les défis de notre temps. Il s'avère pour pouvoir faire des choix de grande envergure. Des choix qui ne sont pas toujours faciles. Des choix qui ont un impact très concret sur un très large pan de la société. Des choix qu'il faut avoir le courage politique de défendre, mais aussi des choix qui sont inévitables pour assurer la prospérité et le bien-être de tous nos citoyens".
Je vais être tout à fait honnête, cela demandera plus de temps qu'une seule législature
"Notre prospérité est menacée, les chiffres ne mentent pas", insiste le nationaliste flamand. "Si on n'intervient pas, le déficit sera bientôt le plus important du monde occidental. C'est ainsi que nous nous retrouverions sur le banc des mauvais élèves de l'Europe avec, planant au-dessus de notre tête, la menace d'être dans le collimateur des marchés internationaux. Il nous faut éviter ce scénario à tout prix, la priorité de ce gouvernement est dès lors d'inverser cette tendance. Je vais être tout à fait honnête, cela demandera plus de temps qu'une seule législature".
Pour redresser ce déficit, Bart De Wever promet des réformes structurelles. "Le prélèvement de l'impôt, c'est comme la tonte des moutons. Il faut arrêter lorsque vous arrivez à la peau", lance le Premier ministre. "Dans ce pays, nous avons atteint ce point. Ce gouvernement décide donc de s'engager dans une autre voie. Nous demandons aux épaules les plus larges des contributions équitables au bénéfice de ceux qui travaillent."
L'Arizona compte également s'attaquer à la fraude fiscale, "un combat total", mais une réduction des charges de 1,5 milliard d'euros. "Quelqu'un qui travaillera sera toujours récompensé avec un montant de 500 euros de plus par rapport à quelqu'un qui ne travaille pas. Nous allons augmenter les salaires minimum en deux étapes", assure-t-il également tout en confirmant que le principe de l'indexation automatique des salaires sera conservé "pour protéger le niveau de vie des travailleurs face à l'augmentation des prix."
Pour faire face à la hausse des prix de l'énergie, Bart De Wever annonce que, d'une part, "les entreprises à haute intensité énergétique bénéficieront d'une diminution spécifique des charges". Le Premier ministre annonce également que, pour "renforcer notre offre énergétique", le gouvernement met "un terme à une loi dépassée régissant la sortie du nucléaire".
Sécurité
Pas question de réaliser des économies sur "les missions essentielles des autorités". Bart De Wever évoque les trafics de drogue, la surpopulation des prisons,... "Ce gouvernement entend renforcer considérablement ces différents départements sur le plan financier".
Cela conduira à plus de sécurité dans la capitale de notre pays et dans l'Europe
"Nous appliquerons la tolérance zéro envers la violence à l'égard de ceux qui nous protègent. Nous mettrons enfin en œuvre la fusion, nécessaire depuis de nombreuses années, la fusion des zones de police bruxelloises. Ce qui conduira à plus de sécurité dans la capitale de notre pays et dans l'Europe", confirme également le Premier ministre.
En ce qui concerne notre défense nationale, ce gouvernement s'engage également à "enfin honorer les engagements internationaux de notre pays et à inscrire notre trajectoire croissante sur la voie des 2% et au-delà". Il est question d'investir dans le matériel et dans le personnel, ainsi que dans l'industrie de la défense.
Climat
Le gouvernement fédéral continuera à "promouvoir une collaboration avec les entités fédérées" pour promouvoir son engagement contre le changement climatique. "Chaque tonne de CO2 évitée, réduit le réchauffement global", rappelle Bart De Wever. "Renouveler nos engagements climatiques et accélérer notre sortie des énergies fossiles ne sont pas seulement des impératifs environnementaux. Ce sont aussi des leviers stratégiques", argumente le Premier ministre.
"Cette transition renforcera notre autonomie énergétique face aux pays producteurs de pétrole, tout en rendant notre pays plus résilient".
Institutionnel
Les économies se trouveront aussi dans les institutions. Déjà, dans la réduction du nombre de ministres, qui passe à 14 avec un Premier ministre. "Cela nous permet de réaliser une économie de près de 30% au niveau des cabinets ministériels".
Le Premier ministre annonce également une réduction du financement des partis, la réduction de moitié du plafond des indemnités de sortie pour les parlementaires. Leur régime maladie sera aligné sur celui des travailleurs.
Bart De Wever réitère également la volonté de supprimer le Sénat. "Je pense qu'on trouvera les 100 sièges, en voyant les différentes réactions".
Services publics
"De simples coupes ne nous mèneront pas loin", admet Bart De Wever, avant que "la totalité des services publics" (hors services de sécurité), seront soumis "à une cure d'efficacité approfondie".
"Ce ne sera pas agréable, mais croyez moi... un régime contraignant, c'est parfois la seule option pour continuer à vivre sainement".
Emploi et allocations familiales
Le Premier ministre annonce des "réformes historiques", sur le marché du travail et sur le régime des pensions. "Nous mettons un terme au régime séculaire, qui ont affaibli nos finances et ont, depuis longtemps, miné le sentiment de justice de nombreux concitoyens".
Plus concrètement, les allocations de chômage deviendront "une véritable assurance sociale". "Le montant de base sera augmenté, mais à l'exception des travailleurs de plus de 55 ans, les allocations de chômage seront enfin limitées à une durée maximale de 2 ans".
Le salaire des actifs augmentera toujours plus rapidement que l'allocation de l'allocation de ceux qui ne travaillent pas
Bart De Wever annonce aussi que "le salaire des actifs augmentera toujours plus rapidement que l'allocation de ceux qui ne travaillent pas". "Pour éviter les excès, nous allons plafonner l'ensemble des mesures d'aide et des avantages sociaux. Nous allons développer un cadre différencié qui permettra de tenir compte des besoins objectifs d'une famille, d'un ménage. Nous continuerons à indexer les allocations et les revenus d'intégration, mais ils ne vont plus augmenter au-delà de l'index".
Pour aider les familles à s'occuper de leurs enfants, sera mis en place le "crédit familial".
Pensions
En ce qui concerne le régime des pensions, "à l'instar d'autres pays de l'OCDE, nous allons mettre en place un système de bonus-malus afin que les personnes qui désirent travailler plus longtemps soient récompensés. A contrario, celles qui souhaitent arrêter de travailler plus tôt, en supportent les conséquences".
Il est question, aussi, de veiller à ce que les pensions des fonctionnaires soit "davantage en phase avec celles du secteur privé".
Bart De Wever l'assure : "Nous prendrons toujours toutes ces mesures dans le plus grand respect des droits acquis. La mise en œuvre sera très progressive et devrait même s'étendre jusqu'en 2060".
Je comprends l'inquiétude qui domine chez certains
Le Premier ministre a assuré, devant la Chambre, "comprendre l'inquiétude qui domine chez certains". "Le meilleur moment pour planter un arbre, c'était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment pour le faire, c'est aujourd'hui. Toute procrastination ne ferait que rendre les mesures ultérieures encore plus difficiles à prendre. Ce gouvernement a décidé de prendre ses responsabilités, de les assumer et d'assurer la pérennité des régimes des pensions pour les 40 prochaines années. On ne le fait pas pour nous, mais plutôt pour la génération de nos enfants et de nos petits-enfants".
Santé
L'Arizona continuera à investir dans les soins de santé. "Au cours des prochaines années, nous investirons plusieurs milliards dans l'accessibilité, le caractère abordable et la qualité de notre système de santé", déclare Bart De Wever.
Le Premier ministre promet d'augmenter le salaire des personnes au chevet des patients.
Immigration
"Nous renforçons notre politique en matière de migration et nous constatons que les pays voisins le font également", explique-t-il. "Les charges de la politique actuelle sont trop lourdes. Elles dépassent ce qu'une société peut absorber".
Bart De Wever annonce donc le durcissement de la politique migratoire. Les afflux par les regroupements familiaux se verront ainsi diminués. Un test de citoyenneté et des connaissances linguistiques sera introduit. Des conditions de revenus plus sévères et des périodes d'attente seront mises en place. Il faudra désormais attendre 5 ans avant de bénéficier d'un revenu d'intégration.
En ce qui concerne les réfugiés reconnus, le revenu d'intégration sera lié à "des conditions d'activation et d'intégration".
"Celui qui n'a pas le droit de rester dans notre pays n'a pas le droit de disparaître dans l'illégalité. C'est la raison pour laquelle nous allons investir dans les centres fermés en vue d'un retour", annonce le Premier ministre.
"Notre politique en matière migratoire restera toujours une politique humaine", précise-t-il.
"Le voyage qui nous attend n'a rien d'une promenade de santé"
"Le voyage qui nous attend n'a rien d'une promenade de santé, mais est plutôt de l'ordre d'un col hors catégorie", termine Bart De Wever. "Mais celles et ceux qui feront l'effort de gravir la montagne pourront apprécier la vue depuis le sommet."
Le débat sur la déclaration de politique générale se tiendra demain/mercredi à partir de 10h00. Le vote de confiance est attendu jeudi à 16h30.