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Le réacteur nucléaire de Tihange 1 va cesser définitivement de fonctionner la nuit de ce mardi. Entré en service en 1975, ce réacteur fait partie des plus anciens du pays. Il est le quatrième à être mis à l’arrêt en Belgique, dans le cadre de la sortie progressive du nucléaire décidée par les autorités.
Une fois le réacteur arrêté, une longue phase de démantèlement commencera. Elle comprendra le retrait du combustible, le nettoyage des circuits et le démantèlement des parties non nucléaires du site. Des opérations qui s’étaleront sur une quinzaine d’années.
Depuis 2003
L’arrêt de Tihange 1 s’inscrit dans une politique énergétique entamée en 2003. Cette année-là, le gouvernement Verhofstadt décidait de sortir la Belgique du nucléaire, lançant une saga politique longue de 20 ans, marquée par des débats, des reports et des revirements.
C’est en 2023 que le gouvernement De Croo, sous l’impulsion des partis écologistes présents dans la majorité, confirme la fermeture progressive des réacteurs. Tihange 1 est aujourd’hui directement concerné par cette décision, faute d’investissements suffisants pour prolonger sa durée de vie.
Un impact sur l’approvisionnement énergétique
Jusqu’il y a quelques années, le nucléaire représentait encore 50 % du mix énergétique belge. Désormais, cette part est tombée à 10 %. Le reste de la production repose essentiellement sur les centrales au gaz – dont le combustible est importé – et, dans une moindre mesure, sur les énergies renouvelables.
Cette évolution pose la question de la sécurité d’approvisionnement du pays, dans un contexte où la demande en électricité ne cesse de croître.
Huy redoute des conséquences économiques majeures
Au-delà des enjeux nationaux, la fermeture de Tihange 1 inquiète particulièrement la commune de Huy, où se trouve le site. Le bourgmestre, Christophe Collignon, exprime son incompréhension face à cette décision.
« C’est une décision que l’on regrette au niveau de notre région, au niveau de la ville. C’est un pôle d’emploi important, 1.000 personnes sur site, plus tous les sous-traitants, plus toute l’économie parallèle qui va avec cela », souligne-t-il.
On a vraiment du mal à comprendre
Les retombées économiques sont également conséquentes pour la commune. « Nous avons des recettes importantes que nous tirons des tours nucléaires, 5 millions par tour nucléaire par an. Ce qui nous fait avec Tihange 1 et 2, 10 millions d’euros à intégrer sur 65 millions. C’est un col à gravir pour nous. »
Christophe Collignon déplore également le manque de cohérence stratégique : « On a eu beaucoup d’incertitudes dans ce dossier. Et aujourd’hui que l’on abroge la loi sur la fin du nucléaire, on ferme la tour. On a vraiment du mal à comprendre stratégiquement au niveau de l’État. On a besoin de plus en plus d’électricité. Donc on se pose la question de savoir pourquoi est-ce que l’on doit aller dans ce mur, si je peux m’exprimer comme cela. »


















