Partager:
Les entreprises belges font face à des défis économiques persistants. En seulement une semaine, 159 faillites ont été enregistrées, entraînant la perte de 381 emplois. Quels secteurs et régions sont les plus fragilisés ?
Selon les données de Statbel, l'institut national de statistique, les deux premières semaines de 2025 ont enregistré un total de 268 faillites. En une semaine, 159 entreprises ont déjà dû mettre la clé sous la porte, entraînant la perte de 381 emplois.
Bien qu'une baisse globale des faillites ait été constatée ces dernières années, certains secteurs continuent de montrer des signes de vulnérabilité.
Une évolution par rapport aux années précédentes
En comparant les deux premières semaines de 2025 avec les années précédentes, on observe une tendance générale à la baisse.
En 2024, il y a eu presque 1000 pertes d'emploi sur les quinze premiers jours de l'année. Un chiffre nettement inférieur à l'année 2023 : 2715 pertes d'emploi sur la même période.
Si l'on remonte plus loin encore, en 2010 ce chiffre était de 1335. Dix ans plus tard, en 2020, Statbel recensait 666 pertes d'emploi.
Quels sont les secteurs les plus touchés ?
Les secteurs les plus affectés durant cette deuxième semaine de janvier sont les suivants :
- Construction : 37 faillites, avec 69 pertes d’emploi.
- Commerce : 32 faillites enregistrées, entraînant 72 pertes d’emploi.
- Hébergement et restauration : 23 faillites et 49 pertes d’emploi.
- Activité scientifique : 14 faillites et 35 pertes d'emploi.
- Industrie : 10 faillites et 56 pertes d’emploi.
Les secteurs moins touchés incluent :
- Transports et entreposage : 9 faillites et 29 pertes d'emploi.
- Information et communication : 2 faillites et 2 pertes d'emploi.
Depuis 2010, le commerce reste le secteur le plus affecté par les faillites, avec plus de 35 000 entreprises fermées et près de 90 000 pertes d’emploi. Sur deux ans (2023-2025), il y a eu 4 899 faillites dans le commerce.
Les entreprises de construction, souvent impactées par la hausse des prix des matériaux, la pénurie de main-d'œuvre et la concurrence, semblent particulièrement vulnérables.
Parmi les secteurs avec le plus de pertes d'emploi sur ces 15 dernières années : le commerce, la construction et le secteur de l'hébergement et la restauration.
Le secteur le moins touchés est celui de l'informatique et la communication, avec un peu moins de 5.000 faillites et plus de 12.000 pertes d'emploi.
Plus de faillites dans le nord du pays
La répartition des faillites par région met en évidence des différences significatives ces dernières semaines :
- Région de Bruxelles-Capitale : 31 faillites et 55 pertes d’emploi.
- Région flamande : 89 faillites, entraînant 206 pertes d’emploi. La Flandre reste la région la plus impactée en nombre absolu.
- Région wallonne : 39 faillites, avec 120 pertes d’emploi.
La Flandre, région la plus peuplée, concentre logiquement le plus grand nombre de faillites en valeur absolue. Entre 2023 et 2024, elle a enregistré une hausse notable, passant de 5 908 à 6 300 faillites.
La Wallonie et Bruxelles ont également connu des augmentations, respectivement de 6 % et 14 %.
La Wallonie a connu 2 656 faillites en 2023 et 2 817 en 2024. Bien que plus petite, Bruxelles a vu une hausse des faillites, passant de 1 679 en 2023 à 1 918 en 2024. Le total de faillites a augmenté de 10 243 en 2023 à 11 035 en 2024.
Les petites entreprises plus impactées
On observe également que les secteurs les plus touchés regroupent une large part des petites et moyennes entreprises, qui semblent particulièrement exposées à des perturbations économiques.
Les données disponibles montrent que 381 emplois ont été perdus en une semaine, répartis sur des entreprises majoritairement petites (81 % avec moins de 4 salariés).
Avec 159 faillites en une semaine l’économie belge doit encore surmonter de nombreux défis pour soutenir ses petites et moyennes entreprises face aux pressions économiques actuelles.


















