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Un accord a été trouvé entre la Défense et les syndicats, ont annoncé samedi matin le ministre de la Défense Théo Francken (N-VA) et le chef de la Défense Frederik Vansina. « Le plus grand syndicat a déjà signé, j’espère obtenir les autres signatures rapidement », a indiqué le ministre. Aucune nouvelle négociation n’est prévue. Il s’agit selon lui d’une « best and final offer ».
L’accord prévoit une série de mesures destinées à revaloriser la condition militaire, tant en matière de pouvoir d’achat que de reconnaissance du statut particulier des militaires. « Le pouvoir d’achat des militaires va augmenter », a affirmé Théo Francken, ajoutant : « On va augmenter les allocations pour l’opérationnalité, 50 % nets en plus pour les opérations, les services intenses… La Défense était très pauvre, on va faire un pas en avant historique. »
Allocations
Parmi les propositions phares figure l’allocation OPS, conçue pour compenser les contraintes opérationnelles du métier. Elle pourrait atteindre jusqu’à quatorze mois de traitement brut, versée en une fois à partir de 45 ans (après 20 ans de service), ou étalée annuellement dès 30 ans (après 12 ans de carrière).
Cette mesure en rejoint d’autres qui entendent répondre à la forte sollicitation des militaires, régulièrement déployés à l’étranger ou mobilisés les week-ends et jours fériés. « Quand un militaire est loin de chez lui, quand il preste le week-end, on le compense aussi. On le soutient mieux dans le domaine médical, on le récompense mieux s’il preste au-dessus de son grade. Tous ces éléments sont repris dans cet accord social », a précisé le chef de la Défense, Frederik Vansina.
Par ailleurs, les prestations effectuées lors d’opérations ou d’exercices seront désormais compensées heure par heure, soit en temps, soit en argent.
Certaines allocations spécifiques, comme celles des militaires rappelables, seront doublées. Une révision des barèmes salariaux est aussi prévue afin d’assurer une meilleure adéquation entre les fonctions exercées et les responsabilités réelles, dans un contexte de pénurie de personnel qualifié.
Mobilité
Pour améliorer la mobilité, une allocation mobilité est prévue. Par exemple, les militaires dont le domicile se situe à plus de 50 kilomètres de leur lieu d’affectation recevront une allocation annuelle de 1.000 euros nets. Le système de remboursement des frais médicaux quant à lui sera allégé. Les militaires bénéficieront d’une couverture de 100 % en cas d’accident de service ou de maladie professionnelle, et de 80 % dans les autres cas.
Chèque-repas
Le chèque-repas sera lui porté de 6 à 10 euros.
Pensions
La question des pensions, sujet sensible dans les négociations, a également été clarifiée. Contrairement aux craintes exprimées par certains parlementaires ou syndicats, les militaires ne travailleront pas « onze années de plus », selon le ministre Theo Francken. « Ce sera normalement quatre à cinq années de plus. Il y a toute une série de bonifications et de compensations », a-t-il expliqué.
Ces bonifications permettent de réduire l’impact du relèvement progressif de l’âge légal de la pension, avec des règles transitoires adaptées aux cohortes nées entre 1971 et 1993. Des années de service supplémentaires ou des jours crédités en fonction de l’âge, du grade et des conditions de travail sont pris en compte pour alléger le report de la pension.
« C’est la société qui change. Pour moi, il est inexplicable qu’une infirmière doive travailler jusqu’à 67 ans et qu’un militaire puisse s’arrêter à 56 », a tranché Theo Francken.
Coût de la réforme
L’ensemble de ces mesures représente un coût estimé à 300 millions d’euros par an. Cette enveloppe s’inscrit dans le cadre budgétaire revu de la Défense, conformément à l’engagement du gouvernement de consacrer 2 % du produit intérieur brut au secteur.
L’accord n’a pas encore été signé par toutes les organisations syndicales – seul l’ACMP-CGMP l’a fait – mais il s’agit d’un « texte équilibré » selon le ministre, qui espère une adhésion rapide. Le chef de la Défense a salué une avancée qui « reconnaît enfin la spécificité du métier militaire dans toute sa complexité ».


















