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Les armes qui se trouvent sur le marché noir finissent dans les mains de jeunes délinquants, des bandes rivales qui règlent leur compte à coup d'armes automatiques, ce qui place Bruxelles dans le top 3 des villes où il y a eu le plus de fusillades en 2024, derrière Naples et devant Marseille.
Désormais, de plus en plus accessibles aux criminels, les armes automatiques servent à conquérir et à défendre leur territoire.
Ce sont des fusils d'assaut, jadis utilisés dans les conflits armés. "Les Kalachnikovs qu'on trouve aujourd'hui viennent plus ou moins toutes de l'ex-Yougoslavie, mais on a aussi des armes turques qui sont converties, des armes à feu qui sont réactivées, on voit même des commandes en ligne", assure Nils Duquet, directeur de l'Institut flamand pour la paix.
Autrefois fermé, le marché ne cesse de s'ouvrir. Le dark web et les applications cryptées facilitent l'accès à ces armes illégales, où une Kalachnikov se négocie incognito pour quelques milliers d'euros. "Les criminels se sentent plus en sécurité sur le dark web parce que ce n'est pas l'internet classique", explique Axel Legay, spécialiste en cybercriminalité. "Le réseau est trop grand pour être surveillé. C'est sur ça que les criminels jouent. Avec l'intelligence artificielle qui arrive, ça risque aussi de changer", ajoute-t-il.
Un cercle vicieux
L'afflux des armes accroît le nombre de fusillades et pour les auteurs, un sentiment d'insécurité. Selon Nils Duquet, c'est un cercle vicieux, difficile à enrayer. "Ce sont des gens qui sont souvent beaucoup plus impulsifs que les grands criminels, ça veut dire qu'ils utilisent leurs armes beaucoup plus souvent. Il y a plus de fusillades, ça donne aussi un sentiment d'insécurité pour les autres criminels, donc la demande augmente aussi, parce qu'ils veulent aussi des armes à feu pour se protéger".
Résultat, notre capitale entre dans le top 3 des villes européennes au plus grand nombre de fusillades survenues l'an dernier, juste derrière Naples, mais devant Marseille.
"Ça veut dire qu'il y a beaucoup plus de fusillades à Bruxelles que par exemple à Paris, à Amsterdam ou à Berlin. Ce sont des villes qui sont beaucoup plus grandes, mais le problème est beaucoup plus grave chez nous ici à Bruxelles."
Si lutter contre le trafic d'armes est bien inscrit dans l'accord du nouveau gouvernement de Bart De Wever, reste à savoir s'il s'en donnera les moyens.