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Plusieurs témoignages évoquent une situation critique au sein de la prison de Lantin, située en région liégeoise. Des proches de détenus évoquent une série de dysfonctionnements majeurs, d’autant plus problématiques depuis l’incendie qui a touché l’établissement il y a quelques mois : « Ils n’ont pas de douche, pas de souper. Hier, ils ont eu des œufs crus. Il y avait une vingtaine de rats sous sa fenêtre. Ça ne va pas. Ils n’ont plus de préau, rien, ils sont enfermés toute la journée dans la cellule », raconte l’un d’eux qui a souhaité rester anonyme.
Les cellules d’environ 9 m², prévues pour une seule personne, accueilleraient parfois deux à trois détenus. Une promiscuité jugée intenable par les familles, qui parlent de conditions de détention devenues « invivables ».
« Tout ça a cramé »
Le sinistre qui a touché la prison fin mai a considérablement aggravé la situation. La cantine, permettant aux détenus d’acheter des produits comme du lait, des chips ou encore du tabac, a été en grande partie détruite.
« Tout ça a cramé. Le personnel et la direction essayent de remédier au problème mais c’est long », explique Yves Dethier, délégué syndical CGSP à la prison de Lantin.
La prison de Lantin, inaugurée il y a 46 ans, héberge aujourd’hui plus de 1.000 détenus, soit 144 % de sa capacité initiale. Un contexte de surpopulation qui complique fortement la gestion quotidienne. Les sorties au préau sont annulées régulièrement faute de personnel, un climat propice aux tensions.
« Je ne sais pas ce qu’on peut faire, mais il faut faire quelque chose, sinon il va se passer quelque chose à l’intérieur », s’inquiète un proche. Les mouvements d’humeur se multiplient, et l’insécurité est, selon plusieurs sources, en nette augmentation.
Une situation « catastrophique » dans nos prisons
« Je n’ai pas de boule de cristal », confie Yves Dethier, « mais ce que je peux vous dire, c’est que quel que soit l’établissement pénitentiaire, c’est catastrophique. On est vraiment en surpopulation. Les détenus sont à deux voire trois par cellule pour une cellule d’une personne, c’est inadmissible. Un jour, ça risque de péter. »
La situation à Lantin n’est donc pas isolée. Mais les récentes dégradations, accentuées par l’incendie, ont mis en lumière l’extrême fragilité du système carcéral.
