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Nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose le monde l’école à la ministre Glatigny : les deux fédérations d’associations de parents ont décidé mardi de prendre à témoin les parents des quelque 50.000 élèves actuellement en 6e primaire pour dénoncer « la grande incertitude qui plane » quant à la mise en oeuvre du tronc commun dans le secondaire inférieur.
Dans une lettre ouverte à ces parents, la Fapeo (pour l’enseignement officiel) et l’Ufapec (pour l’enseignement catholique) défendent le programme du nouveau tronc commun jusqu’en fin de 3e secondaire tel que définit par les acteurs de l’école en 2017 lors du chantier du Pacte pour un enseignement d’excellence.
« Le tronc commun dispense une formation commune polytechnique et pluridisciplinaire permettant à tous de s’orienter de manière positive. En conséquence, chaque école secondaire propose la même grille horaire pour les trois premières années du secondaire », écrivent les deux fédérations.
« Les cours prévus pour votre enfant en début de secondaire sont construits sur base de la formation qu’il a suivie en primaire, et en dépendent. De ce fait, il est difficile de modifier un parcours articulé en cours de route. C’est pourtant ce que la ministre de l’Education Valérie Glatigny a annoncé vouloir faire. Cependant, à ce jour, aucune information concrète sur une quelconque modification de ce parcours n’a été ni discutée, ni communiquée et encore moins votée ! », dénoncent-elles. « Cela nous inquiète fortement : on ne modifie pas à la hâte un nouveau parcours scolaire ».
Si l’accord de majorité bouclé l’été dernier par le MR et les Engagés prévoit bien de revoir le contenu de la 3e secondaire, la Fapeo et l’Ufapec reprochent à la majorité de vouloir à présent modifier également le contenu de la 1re et 2e secondaire afin de renforcer les activités orientantes.
« Loin de rassurer, ces déclarations inquiètent les parents et leurs enfants qui vont devoir choisir dans quatre mois une école sans garantie sur les cours et les orientations possibles. Changer les règles du jeu en cours de route serait tout à fait malvenu », martèlent-elles dans leur lettre ouverte.
« Rappelons que la réforme du tronc commun jusqu’à la fin de la troisième secondaire (…) a été adoptée en séance plénière par le parlement. Nous estimons donc qu’il n’est ni souhaitable ni raisonnable de modifier la feuille de route dans la précipitation. Feuille de route construite, concertée, planifiée et engageant plusieurs gouvernements. Le Pacte pour un enseignement d’excellence doit dépasser les clivages partisans », conclut la lettre.
La semaine dernière, le secrétariat de l’enseignement catholique, les associations de parents ainsi que plus de 300 directeurs d’écoles avaient exprimé leur exaspération face au manque de clarté du gouvernement quant à l’organisation du nouveau tronc commun dans le secondaire inférieur.
Face à ces critiques, le gouvernement avait indiqué qu’il comptait présenter un texte sur l’organisation de la 1re secondaire du tronc commun d’ici la fin de ce mois de septembre.
Les programmes de formation des enseignants de 1re secondaire, dont la suspension en début de ce mois avait servi d’étincelle à la bronca, reprendront dès la présentation de ce projet d’organisation, a assuré mardi la ministre-présidente, Elisabeth Degryse (Engagés), interrogée en commission du parlement.
Toujours en négociation entre partenaires de majorité, l’organisation de la 3e année du secondaire sera, elle, présentée « au plus tôt », a-t-elle ajouté, sans fixer d’échéance précise.
Dès son arrivée au pouvoir l’an dernier, la majorité MR-Engagés a affiché son ambition de revoir l’organisation du tronc commun afin de faire de la 3e année du secondaire une « année de transition », avec davantage d’activités orientantes pour les élèves, au grand dam des acteurs historiques du Pacte d’excellence.



















