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C’est un son de cloche qui ravive instantanément des souvenirs dans les mémoires des amoureux de la Côte. « On entend la clochette sonner et on sait que le monsieur vient. »
Le monsieur, c’est Johan Blanckaert. Dès 9 h du matin, sa camionnette parcourt la digue à pas d’homme en commençant par La Panne. En quelques secondes, des files de vacanciers se forment. La plupart sont armés de leur propre casserole. « Ça nous permet de ne pas cuisiner et d’avoir de la soupe fraîche tous les jours », explique une cliente. « Parfois, on va même jusqu’à Coxyde pour aller les chercher quand on loupe la cloche », explique un autre.

Cela fait 26 ans que Johan fait cela, de quoi raviver les souvenirs de ceux qui étaient enfants à l’époque. « Quand j’étais petite, on prenait tout le temps de la soupe sur la digue et je me suis dit que c’était l’occasion, ça fait des bons souvenirs », se rappelle une autre cliente venue pour la première fois en tant qu’adulte. « Ça existait déjà quand j’étais gamine en fait. Ça fait des années que ça existe. On attendait toujours la soupe avec impatience », se rappelle une autre.
Un menu varié
Au menu aujourd’hui : « J’ai préparé moitié-moitié, tomates et asperges. En ce moment, c’est un peu plus de tomates avec les boulettes, c’est toujours le favori », explique Johan. Pour préparer tout ça, il doit se lever aux aurores. « Quelques fois c’est 2h, quelquefois c’est 3h. En hiver, c’est 4h30 parce qu’il n’y a pas beaucoup de monde. C’est vraiment beaucoup de travail. C’est dur mais j’aime faire ça. Je travaille 7 jours sur 7 en vacances. J’aime le travail parce que les gens sont en vacances et ils sont tout contents. »
Comme cette Française qui découvre la tradition : « On est français, on vient de Haute-Savoie et on ne connaît pas du tout ce concept de prendre la soupe comme ça. C’est génial, on adore en fait. »
Une tradition qui va durer
Tant qu’il sera capable de soulever les fûts de soupe, encore quelques années selon lui, Johan continuera d’incarner ce qui est devenu une tradition de la côte belge. Quant aux clients, ils continueront à relever un défi quotidien, casserole à la main : « C’est le but d’arriver jusqu’à la porte de l’immeuble et ne pas renverser dans l’ascenseur. »

















