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Le système est bien rodé. Des dealers joignables en permanence via le numéro de téléphone du call center, opérant à partir de La Louvière. Une fois la commande passée, ils s’occupaient eux-mêmes de la livraison dans différents endroits via des véhicules de location.
Les trafiquants disposent également d’un annuaire de consommateurs qu’ils n’hésitent pas à relancer. « Ils envoient des messages promotionnels à toute une série de consommateurs qui sont connus », explique Frank Discepoli, avocat dans plusieurs dossiers de Call Center. « Ils indiquent qu’ils font une promotion sur la cocaïne comme 1+1 gratuit. Et à partir de là, vous avez tous ces consommateurs qui vont téléphoner à ce call center et du call center vont repartir des livreurs. »
600 appels par jour
Face à l’importance de la demande, les trafiquants ont décidé de mettre en place un système très rentable. Ce genre de centrale reçoit plus de 600 appels par jour. « Ils ont essayé de regrouper ces demandes, ces achats, entre les mains de personnes qui elles-mêmes vont dispatcher à des livreurs toutes ces commandes », dit l’avocat. « En fait, tout est rentabilisé comme dans une société, comme dans une entreprise. Chacun a son rôle bien déterminé. »
L’enquête concernant le call center de la Louvière est en cours depuis plusieurs mois. Des mises sous écoute et des observations policières ont notamment été réalisées. Elles ont permis d’établir que des suspects se sont rendus aux Pays-Bas pour se fournir en stupéfiants. « Le travail de téléphonie est également essentiel », dit Fabian Lauvaux, avocat d’un inculpé. « Que ce soit les repérages téléphoniques, l’exploitation des écoutes téléphoniques ou l’identification des différents intervenants pour pouvoir à la suite les entendre. Tout cela requiert évidemment un travail colossal. »
Les suspects placés sous mandat d’arrêt passeront demain devant la chambre du conseil qui décidera du maintien ou non de leur détention.


















