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Les employés des Centres publics d'action sociale (CPAS) ont initié ce jeudi une journée de grève et des actions de sensibilisation afin d’exprimer leur mécontentement vis-à-vis des récentes annonces du gouvernement fédéral.
Ils s'insurgent particulièrement contre la limitation des allocations de chômage à deux ans, une réforme qui, selon eux, risque d’accentuer la précarité en augmentant considérablement la charge de travail dans leurs services. Cette décision pourrait avoir des répercussions dramatiques à la fois pour les bénéficiaires, déjà fragilisés, et pour les travailleurs sociaux, qui dénoncent une surcharge de travail inévitable.
Les CPAS sous l'eau
Déjà à l'heure actuelle, les employés témoignent de leur propre détresse face aux défis et ne parviennent pas à imaginer comment ils vont faire face à l'arrivée de nouveaux dossiers, suite à cette réforme. "On s'attend à avoir un afflux, une vague de nouvelles demandes qu'il faudra toujours traiter en 30 jours, et c'est extrêmement compliqué pour les travailleurs sociaux. Au niveau de la santé mentale, ça devient très très difficile", a indiqué Stéphanie Matieu, déléguée permanente CGSP, CPAS de Bruxelles, au micro de RTL info. Ces délais stricts, combinés à une augmentation probable des sollicitations, posent un véritable défi logistique et humain.
Un potentiel d'afflux de personnes ingérable
Au CPAS de la Louvière, les cinquante assistants sociaux de première ligne gèrent entre 80 et 100 dossiers pour des revenus d'intégration sociale. Visite au domicile, rencontres fréquentes, suivis des dossiers sensibles et tentative de réinsertion dans le monde de travail, chaque dossier exige de nombreuses heures d’accompagnement : "on est surchargés, notamment au niveau de l’administration, on a énormément de pression", explique Anthony Gobessi, assistant social au service d’aide générale, CPAS de la Louvière, avant de rajouter : "On se sent responsable par rapport à la situation des gens".
À la Louvière, plus de 3.000 personnes bénéficient du revenu d'intégration sociale et on estime que 600 et 800 personnes pourraient s'ajouter si le gouvernement exclut les chômeurs de longue durée. Impossible à envisager pour ce CPAS dans un contexte où les situations sont de plus en plus compliquées, depuis le Covid.
Des craintes partagées par le CPAS de Mons : "On a peur, car, au niveau des chiffres, on se rend bien compte qu’on ne va pas savoir assumer" l’afflux de personnes, "on est déjà la corde au cou", commente Estelle Duménil, assistante sociale en cheffe, service d’aide générale Mons Centre (CPAS de Mons).


















