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Une étude révèle que le nombre de cancers chez les jeunes adultes a augmenté de 79% en 30 ans. Mais pourquoi ? Comment expliquer ce phénomène ?
Louve est âgée de 28 ans. Début décembre, elle sent une boule au niveau du sein. Rapidement, le diagnostic tombe. Il s'agit d'un cancer. "J'ai vraiment très très peur. C'est la première fois que j'ai aussi peur de toute ma vie, je pense".
La jeune créatrice de contenu décide d'en parler à ses abonnés. "Un peu comme une thérapie", dit-elle.
Elle veut aussi se confier pour sensibiliser les autres. Jamais elle n'aurait imaginé avoir un cancer à 28 ans : "C'est l'incompréhension dans le sens où je ne bois pas, je ne fume pas, j'ai toujours fait du sport, je mange super sainement. À 28 ans, on ne s'attend pas à avoir une annonce comme ça. Sachant que dans ma famille, personne n'a eu le cancer. Je n'ai jamais été confrontée à ces choses-là".
Une forte augmentation des cas chez les jeunes adultes
Selon une étude, entre 1990 et 2019, le nombre de nouveaux cas de cancer chez les moins de 50 ans a progressé de 79 % dans le monde. Pour comprendre, nous nous rendons à l'Institut de Duve, un institut de recherche biomédicale. Nous y retrouvons Pierre Coulie, qui travaille depuis plus de 30 ans en immunothérapie du cancer. Selon lui, cette augmentation est certainement liée à notre environnement.
"On pense à ce que nous respirons. Bien entendu, il y a de plus en plus de polluants dans l'air que nous respirons, en particulier dans nos pays. À ce que nous ingérons. On sait qu'il y a un certain nombre de produits toxiques dans des aliments. On parle aujourd'hui de plus en plus des microplastiques", égrène le Professeur.
20 % des cancers sont également dus au tabac. Il y a aussi l'alcool, la sédentarité et l'obésité. Et d'autres facteurs suspectés pour lesquels il faudra encore mener des études. Par exemple, l'utilisation d'antibiotiques plus importante chez les enfants. Des médicaments qui ont un impact sur les bactéries présentes dans notre tube digestif. "Quand on prend des antibiotiques, en particulier à forte dose, on perturbe complètement ces bactéries, explique Pierre Coulie. On élimine certaines d'entre elles, mais pas toutes. On sait que ça peut avoir des effets, par exemple, sur notre système immunitaire. On en parle beaucoup pour le moment. Or, on sait que le système immunitaire peut être une défense contre des cancers débutants".
Un accompagnement spécifique pour les jeunes adultes
Direction l'Institut Jules Bordet, à Anderlecht. Depuis janvier 2024, l'hôpital universitaire a créé un centre de référence pour le traitement des cancers des adolescents et des jeunes adultes, soit de 16 à 35 ans. Six hôpitaux en Belgique proposent cet accompagnement spécifique.
"Le but, c'est de pouvoir leur offrir des soins de qualité durant leur traitement et dans l'après-cancer également, explique Sarah Buntinx, hématologue, coordinatrice médicale adolescents et jeunes adultes. Parce que c'est une population qui a des besoins psychosociaux spécifiques et des besoins spécifiques aussi au niveau médical. Notamment en termes de préservation de fertilité, conseil génétique quand c'est nécessaire".
En un an, plus de 130 jeunes patients ont été accompagnés par l'équipe pluridisciplinaire. Eva en fait partie. En juillet dernier, alors qu'elle allaite son bébé, elle sent une boule au niveau du sein. Il s'agit d'un cancer.
"On a l'impression que le cancer, c'est la mort. Donc les premières deux semaines, c'était vraiment le choc, raconte Eva. Mais après que j'ai rencontré le médecin, que j'ai compris en quoi consiste le suivi, j'avais un plan, et j'étais assez bien calmée."
Après cinq mois de chimiothérapie, suivie d'une double mastectomie, Eva poursuit avec de la radiothérapie, et une envie de vivre, de profiter et de prendre soin d'elle et de sa famille.
Chaque année en Belgique, sur les 76 000 nouveaux cas de cancer diagnostiqués, environ 7 000 concernent des personnes âgées de 20 à 50 ans.
