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Un homme du feu gravement blessé, un autre décédé lors d'une intervention : le métier de pompier est dangereux, particulièrement lors d'interventions dans des lieux difficiles et spécifiques tels que les prisons. Des procédures existent pour les préparer au mieux à intervenir dans ces milieux périlleux, mais est-ce suffisant ?
Les prisons font partie des sites dits sensibles, au même titre que les hôpitaux, les stations de métro ou les centres commerciaux. Pour intervenir dans ces lieux densément peuplés et confinés, les pompiers suivent un protocole précis.
D'abord, prendre connaissance du plan d'urgence interne fourni et élaboré par les responsables de l'établissement. "Ce sont des feuilles plastifiées, maximum 1 à 3, donc c'est très cool, c'est du recto-verso. On va retrouver les informations essentielles : accessibilité du bâtiment, point de rendez-vous, les dangers primaires, les dangers secondaires, les ressources en eau", explique ainsi Patrice Liétart, porte-parole de la zone de secours DinaPhi.
Du personnel formé en interne
Des informations capitales dont il faut prendre connaissance en quelques minutes avant de retrouver sur place le référent incendie. Cet employé de la prison, formé pour guider les pompiers au sein de l'établissement, comme le souligne Patrice Liétart : "Les prisons sont des bâtiments quasi classiques, mis à part le fait que certaines pièces vont rester fermées. Les pompiers ont l'habitude d'ouvrir et de fermer les portes. Là, certaines devront rester fermées et on aura absolument besoin du personnel formé en interne, comme la loi l'exige, pour pouvoir progresser dans ce bâtiment".
Sans pratique, on n'a pas d'automatisme
Et puis il y a les visites topographiques des sites en amont. L'objectif ? Se familiariser avec les lieux au moins une fois tous les deux ans pour limiter les risques lors de l'intervention. Des visites trop rares en réalité, selon Dany Delbart, responsable du syndicat Sypol EPI : "Ça ne se fait pas. Je n'ai pas entendu ici dernièrement, ces dernières années, ni à Mons non plus, où on a effectivement effectué un exercice grandeur nature. Corps médical, pompiers, police... rien n'est fait dans la pratique. Et il faut savoir que sans pratique, on n'a pas d'automatisme".
"Il faudrait toujours plus", insiste Patrice Liétart, "mis à part que c'est très compliqué de former l'entièreté de notre personnel sur tous les bâtiments d'une zone de secours". D'autant que la profession souffre d'un manque d'effectifs. Un pompier pour 660 habitants en Belgique. C'est trois fois moins qu'en France.


















