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Alors que la ministre Jacqueline Galant évoque une interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans, d’autres voix pointent les comportements inquiétants… des parents eux-mêmes.
La déclaration de Jacqueline Galant dans les colonnes de Sudinfo a fait réagir : la ministre des Médias souhaite interdire les réseaux sociaux aux enfants et adolescents de moins de 15 ans. Mais si cette idée suscite le débat, elle n'entre pas dans ses compétences.
L’interdiction d’accès aux réseaux relève en effet du niveau fédéral, et c’est la ministre Vanessa Matz, en charge du Numérique, qui est compétente en la matière. Cette dernière s’est déjà exprimée sur le sujet : plutôt que d’interdire, elle propose de durcir les conditions d’accès pour les mineurs, afin de les protéger du cyberharcèlement, des contenus inappropriés ou violents, de la désinformation ou encore des discours de haine.
Vanessa Matz souhaite notamment mettre en place un système d’identification, via l’application Istme, qui permettrait à tout utilisateur de prouver son identité sans renoncer à son anonymat en ligne. Un compte serait ainsi lié à une carte d’identité, sans que le pseudonyme visible soit supprimé. Une manière, selon elle, de responsabiliser les utilisateurs, y compris les mineurs, tout en permettant d'identifier les auteurs de comportements délictueux.
Un débat encore à venir au parlement
Pour l’instant, il ne s’agit que d’intentions. Aucun texte n’a été déposé, mais la ministre espère ouvrir un débat parlementaire cette année. Elle se dit d’ailleurs encouragée par le soutien reçu en Flandre comme en Fédération Wallonie-Bruxelles.
En attendant, Vanessa Matz insiste sur le rôle central des parents : éduquer les enfants à l’usage des réseaux, leur faire comprendre les risques, et protéger leur vie privée, notamment en évitant de publier des photos qui pourraient être détournées.
Des comportements violents… du côté des adultes
Mais c’est précisément le comportement de certains parents qui alarme aujourd’hui Christophe Capelle, échevin de la Petite enfance et de la Jeunesse.
Sur ses réseaux sociaux, il a dénoncé une situation préoccupante : "La semaine dernière, deux animatrices de plaine ont encore été agressées par des parents", écrit-il. Et d’ajouter, visiblement excédé : "Quand un parent se rend coupable d'un tel acte, il nous arrive – à contre-cœur – de devoir exclure l'enfant pour garantir la sécurité de tous".
Un malaise croissant dans les structures éducatives
Ces incidents ne sont pas isolés, et les professionnels du secteur de l'enfance tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années sur l’augmentation des tensions avec les adultes. L’attention portée au comportement des enfants – et à leur rapport aux écrans – ne doit pas faire oublier que l’attitude des parents joue un rôle déterminant dans le climat scolaire ou en plaine de jeux.
Au-delà des écrans, une question d’éducation globale
Le débat autour de l’interdiction des réseaux sociaux aux mineurs pose des questions légitimes sur la protection des enfants dans le monde numérique. Mais les incidents récents dans les structures d’accueil et les écoles montrent que l’enjeu dépasse largement les seules plateformes en ligne. Dans les deux cas, le rôle des parents apparaît central : accompagner, encadrer, mais aussi donner l’exemple.

















