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L'analyse de l'eau wallonne pour détecter les PFAS crée la surprise dans le Condroz: de l'eau potable est distribuée dans plusieurs villages

Le monitoring mené par la Société wallonne des eaux (SWDE) dans le cadre de la recherche de PFAS se poursuit. À ce jour, 568 zones ont été monitorées, représentant 98% des raccordements en Wallonie et 94% de la population. "L'immense majorité des analyses montrent une eau sous le seuil des 100Ng/L, sauf dans la région de Nandrin où le distributeur a signalé, mercredi, un spot de 141Ng/L", a indiqué le coordinateur PFAS de l'administration wallonne, Philippe Raucq, auditionné vendredi après-midi en commission Environnement du parlement wallon.

Surprise dans le Condroz

Ces dépassements constatés ces derniers jours dans le Condroz, dans les villages de Nandrin, Modave et Tinlot, sont surprenants, a-t-il estimé. Plus tôt dans la journée, la présidente ad interim du conseil scientifique indépendant, Corinne Charlier, s'était elle aussi étonnée de cette information, écornant dans la foulée la norme européenne de 100Ng/L qui entrera en vigueur en 2026.  

"Nous sommes convaincus au sein du conseil scientifique que cette norme est trop élevée au vu des connaissances scientifiques actuelles", avec au moins deux types de PFAS qui sont désormais considérés comme cancérogène ou peut-être cancérogène par le Centre international de Recherche sur le Cancer, avait-elle expliqué durant son audition matinale. "Personne ne peut expliquer les dépassements enregistrés dans le Condroz", dans des villages en zone agricole, sans entreprise à proximité, a de son côté expliqué Philippe Raucq aux députés régionaux.

Des contre-analyses de la Société wallonne des eaux (SWDE) sont en cours et leurs résultats sont très attendus, a ajouté l'expert en insistant par ailleurs sur l'importance de la collaboration entre services et de la réglementation, seule capable de tarir la source des contaminations en interdisant l'utilisation des PFAS.  

Au terme des auditions de ce vendredi, Les Engagés (ancien parti CDH) ont à nouveau répété leur volonté d'entendre également des représentants de Vivaqua et du Watergroep. Les discussions - et le travail d'instruction - se poursuivront mardi en commission Environnement où de nombreuses questions sur le sujet sont au programme.

Distribution d'eau potable en cours à Modave, Nandrin et Tinlot

Une distribution d'eau potable a débuté vendredi dans plusieurs villages des entités de Modave, Nandrin et Tinlot, en province de Liège, en raison de la non-potabilité de l'eau de distribution décrétée après une suspicion de pollution aux PFAS, a annoncé le bourgmestre nandrinois Michel Lemmens à l'agence Belga.

Sur la base des résultats de l'analyse d'un unique relevé effectué au robinet d'une habitation de la rue de Dinant, à Nandrin, l'eau de distribution a été décrétée impropre à la consommation dans les villages nandrinois de Saint-Séverin, Villers-le-Temple (partiellement) et Yernée-Fraineux, ainsi que dans les localités d'Abée-Scry (Tinlot) et d'Outrelouxhe (Modave).

Quelque 1200 ménages sont concernés dans l'entité de Nandrin où une distribution d'eau potable est organisée depuis vendredi sur la place Botty, de 09h00 à 18h00, au moins jusque lundi. "Des contenants de 10 litres d'eau potable sont proposés aux habitants. Le village de Nandrin n'étant pas touché, un col de cygne permet aussi aux citoyens de venir remplir leurs propres bidons", a précisé le bourgmestre Michel Lemmens, vendredi midi à Belga.  

Dans les villages des communes de Modave et Tinlot, moins touchés que ceux de Nandrin, une distribution en porte à porte est organisée.  

Les résultats des dernières analyses effectuées jeudi sont attendues dans les dix prochains jours. "Il serait très interpellant que notre eau issue d'une zone rurale soit contaminée par une pollution industrielle", conclut Michel Lemmens.

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