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Il y a un an, tout juste, les jeunes recrues entraient à l'académie de police. Aujourd'hui, sous les applaudissements, ils obtiennent leur deuxième étoile. C'est celle qui les fait monter au grade d'inspecteurs.
Au milieu de leur année de formation, une date restera marquée : celle du jeudi 10 novembre. Ce soir-là, leur collègue Thomas Montjoie meurt, poignardé à Bruxelles.
Comme les 23 collègues de sa promotion, Mélanie l'a ressenti comme la perte d'un membre de sa famille. Le drame ne l'a pas fait vaciller pour autant : "Ça ne m'a pas fait douter du tout. Ça fait 15 ans que j'attends d'être ici. On sait très bien dans quoi on s'engage. Le risque zéro dans ce métier n'existe pas, on le sait tous", justifie Mélanie, sans hésiter.
Les proches inquièts pour les nouveaux policiers
Hervé, lui, reconnaît avoir douté, mais pas longtemps. L'inquiétude, ce sont plutôt ses proches qui la ressentent : "La famille est, bien sûr, inquiète. On essaye de la rassurer, de lui faire comprendre qu'on fait attention, qu'on met en pratique ce qu'on nous apprend ici et la manière dont on est formés", rassure-t-il.
Son père est fier, mais son sentiment est mélangé, entre crainte et confiance : "C'est préoccupant parce que je pense que la société est en train d'augmenter en violence. Mais n'on est pas encore comme aux États-Unis où la vente d'armes est libre, et où tout le monde peut tuer tout le monde", nous partage-t-il.
Dans quelques jours, Hervé patrouillera, en uniforme, dans les rues de Liège. Mélanie rejoindra le commissariat de Bruxelles, comme Thomas.
Une préparation aux éventuelles agressions
"On connaît tous le danger de la routine. On doit constamment être prêts à assumer tout ce qui ne doit pas arriver et qui arrive quand même. Ça se fait au travers de techniques et d'apprentissages, notamment en maîtrise de la violence", explique Pascal André, le directeur de l'école de Police de Liège.
Chaque année en Belgique, 1600 policiers sont formés. Se préserver d'un agresseur complètement inattendu fait partie de la formation. Estelle sera diplômée dans six mois et elle non plus, n'a pas envisagé une autre carrière : "Jusqu'à la pension, ça restera mon métier. Thomas restera à jamais gravé dans mon coeur", nous confie Estelle.