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"Leur but final, c'est le califat mondial": comment les Frères musulmans s'infiltrent-ils en Belgique?

Un rapport français met en lumière l’infiltration des Frères musulmans en Belgique via des ASBL, mosquées et partis.

L'organisation des Frères musulmans est née en Égypte en 1928. La mouvance pénètre en Europe à partir des années 60.

Quelle est son idéologie ? "Tout sera régi par les lois islamiques", répond Fadila Maaroufi, directrice de l'Observatoire des fondamentalismes. "Leur projet final et leur but final, c'est le califat mondial".

La confrérie utilise la violence en dehors de l'Europe. Mais ici, les frères emploient un autre moyen pour propager leur idée d'un islam politique : l'entrisme.

Une stratégie d'infiltration

Qu'est-ce que "l'entrisme", exactement ? "C'est une stratégie d'infiltration des institutions publiques, des partis politiques", explique l'islamologue Mohamed Fahmi. "Ils ne vous diront jamais, publiquement en tout cas, je suis Frère musulman. Il y a des élus et des députés qui ont des proximités avec des personnes qui se trouvent dans la mouvance", assure-t-il.

Selon le rapport français sur les frères musulmans, 200 personnes sont concernées en Belgique. Les lieux infiltrés par la mouvance sont des ASBL, des mosquées, des partis politiques ou encore des universités.

Quatre associations sont pointées du doigt à Bruxelles : la Ligue des musulmans de Belgique, FEMYSO, Collectif pour l'inclusion et contre l'islamophobie en Belgique (CIIB) et la Fédération des organisations islamiques en Europe. Toutes seraient liées aux Frères musulmans.

Un danger pour la cohésion sociale

Quels sont les risques pour la Belgique ? "Le rapport le dit très bien, c'est pour la cohésion sociale", nous dit Mohamed Fahmi. "Les Frères musulmans est un mouvement réactionnaire. Ils vont promouvoir une forme d'homophobie, ils vont promouvoir une forme de misogynie, ils vont promouvoir le repli communautaire et des espaces de non-mixité."

Le CIIB est une renaissance à Bruxelles d'une association interdite et dissoute en France. Le ministre de l'Intérieur reconnaît un problème. "Si on prend une mesure quelque part et en effet que le problème est déplacé, ça n'aide pas", nous répond Bernard Quintin. "Nous allons avancer le plus vite possible. J'espère pouvoir venir avec un projet de loi avant la fin de l'année."

Le ministre veut mettre en place une loi qui permettra d'interdire les organisations radicales dangereuses. En attendant, la sûreté de l'État surveille les personnes concernées.

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