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« Nos enseignants doivent être libres d’enseigner » : port de signes convictionnels et liberté d’expression, que prévoit le futur décret de Valérie Glatigny ?

Par RTL info
Cette mesure va changer le visage de l’école à la rentrée prochaine : un avant-projet de décret approuvé en première lecture prévoit d’interdire les signes convictionnels visibles pour le personnel des établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’objectif est de renforcer la neutralité et éviter que certains sujets sensibles ne soient évités en classe.

Le texte, adopté en première lecture par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vise à renforcer le principe de neutralité en interdisant le port de signes convictionnels visibles pour le personnel des établissements ainsi que pour tous ceux qui y travaillent, dans les garderies par exemple. Par signes convictionnels visibles, le texte précise : « Tout vêtement ou accessoire exprimant une conviction ou une identité politique, idéologique, philosophique ou religieuse ». Cela concerne donc les enseignants, pas les élèves.

« Pour les élèves, ce qui est prévu, c’est un cadastre de la situation dans toutes les écoles, explique la ministre de l’Éducation Valérie Glatigny, puisque les écoles sont libres de mettre dans le règlement d’ordre intérieur une interdiction de port de signes convictionnels ou pas. Et donc l’objectif ici, c’est d’abord de réaliser un cadastre pour voir comment les situations sont vécues dans nos écoles ».

L’autre grand volet de ce texte concerne ce qui se dit en classe. Actuellement, les enseignants sont contraints d’aborder des thèmes en des termes qui ne peuvent froisser les opinions et les sentiments d’aucun des élèves. L’avant-projet supprime cette formulation et la remplace par le principe de respect mutuel et de liberté d’expression des élèves.

« Il y avait un risque d’autocensure »

« Il y avait un risque d’autocensure. Par exemple, on pourrait se dire qu’on va renoncer à montrer la photo de la reproduction d’un tableau où il y a une femme nue dessus. Ou on pourrait aussi se dire, je ne vais peut-être pas enseigner la Shoah ou je ne vais peut-être pas parler de l’indispensable protection des minorités sexuelles par crainte des réactions des élèves ou des parents. Donc, c’est vraiment rappeler que, contre ce qu’on voit actuellement, une certaine contestation des savoirs, il faut rappeler que nos enseignants doivent être libres d’enseigner ce qui fait partie des référentiels ».

Le texte va à présent être soumis à la concertation des acteurs de l’école. Il entrera en vigueur à la rentrée de septembre 2026.

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