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« Unfit to fly » : quelle est cette règle internationale qui permet à un avion de ne pas décoller ?

Par RTL info avec Florent Tondeur
Trois hôtesses de Brussels Airlines ont été licenciées après avoir invoqué la règle « Unfit to fly », provoquent une tempête syndicale.

La tension s’accentue chez Brussels Airlines après le licenciement de trois hôtesses de l’air. Ces dernières ont été congédiées à la suite de leur refus de monter à bord d’un vol reliant Bruxelles au Ghana, évoquant une crainte pour leur sécurité en raison de la possible présence de nuisibles dans l’appareil. Cette décision controversée a suscité l’indignation des syndicats, qui ont réagi en déposant un préavis de grève, dénonçant un acte jugé disproportionné par rapport à la situation.

Pour justifier leur décision, les hôtesses se sont appuyées sur la règle internationale bien connue sous le nom de « Unfit to fly », ce qui signifie « inapte à voler » en français. Ce règlement, très scrupuleusement appliqué par les autorités de l’aviation civile, reconnaît le droit à un membre d’équipage de ne pas opérer un vol s’il estime que son état de santé physique ou mental pourrait compromettre la sécurité du vol. Le but est d’assurer la sécurité du personnel et des passagers. En cas d’application de cette règle, l’employé doit notifier sa compagnie et, si nécessaire, fournir une justification médicale en soutien à sa déclaration.

« I’m safe »

Les critères pour invoquer ce principe sont résumés dans l’acronyme « I’m safe » pour « illness » (maladie), « medication » (médicaments), « stress », « alcohol » (alcool), « fatigue » et « emotion » (émotion). Ces éléments permettent à un membre d’équipage de déterminer s’il est apte à assurer son rôle. Dans le cas précis des hôtesses licenciées, la peur causée par la suspicion de nuisibles à bord aurait pu entrer dans la catégorie du stress. Toutefois, une inspection ultérieure n’a relevé aucune preuve confirmant la présence de nuisibles sur l’appareil.

Cette affaire met également en lumière la différence avec un autre concept de l’aviation, à savoir le « fit to fly », qui concerne cette fois-ci les passagers. À la différence des équipages, les passagers peuvent nécessiter un certificat médical signé par leur médecin pour confirmer qu’ils sont aptes à voyager, par exemple en cas de grossesse avancée, de blessures ou de maladies susceptibles d’attirer l’attention. Sans ce document, certains voyageurs pourraient se voir refuser l’accès à bord.

Vers un mouvement de grève

Les syndicats de Brussels Airlines ne comptent pas rester inactifs face à ce qu’ils perçoivent comme une injustice envers ces trois employées. Le préavis de grève récemment déposé pourrait marquer le début d’une importante mobilisation si un consensus sur la situation n’était pas trouvé. Cet épisode soulève une fois de plus des questions de fond sur les conditions de travail dans le secteur de l’aviation, où les exigences de sécurité et la gestion des imprévus restent des enjeux cruciaux pour les compagnies comme pour le personnel.

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