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À partir du 14 octobre 2025, Microsoft cessera de fournir les mises à jour de sécurité pour Windows 10, exposant des millions d'ordinateurs aux cybermenaces. Selon Testachats, près d’un utilisateur sur cinq ne pourra pas passer à Windows 11, la version plus récente, faute de matériel compatible.
Microsoft l’avait annoncé dès 2021 : le support de Windows 10 prendra fin le 14 octobre 2025, dix ans après son lancement. Si le système d’exploitation continuera de fonctionner au-delà de cette date, il ne bénéficiera plus de correctifs de sécurité. Une situation qui rendra les ordinateurs concernés vulnérables aux cyberattaques, notamment aux failles exploitables par des hackers.
18 % des utilisateurs dans l’impasse
D’après une récente enquête menée par Testachats, 22,6 % des membres de l'association utilisent encore un ordinateur acheté en 2017 ou avant. Parmi eux, 80 % fonctionnent sous Windows. Cela signifie qu’environ 18 % des répondants se retrouveront sans mises à jour de sécurité dès octobre 2025.
Or, pour continuer à recevoir ces mises à jour, il est indispensable de migrer vers Windows 11, un système qui requiert un matériel récent, généralement acquis après 2018. Cette situation contraint de nombreux utilisateurs à envisager l'achat d'un nouvel ordinateur, une option loin d'être évidente pour tous.
Comment réagissent les Belges ?
Malgré les menaces potentielles, telles que le vol de mots de passe ou de données bancaires, l’étude révèle que la majorité des utilisateurs concernés ne prévoient pas de réaction immédiate. Plus de 35 % des répondants affirment qu’ils continueront d’utiliser leur ordinateur actuel, tandis qu’une proportion similaire ne le remplacera que si leurs applications cessent de fonctionner. Près de 20 % envisagent un changement uniquement en cas de panne matérielle. En résumé, 90 % des utilisateurs à risque n'agiront qu'au dernier moment, voire pas du tout.
Microsoft accusé d'obsolescence programmée
Pour Testachats, cette décision de Microsoft pousse les consommateurs vers un renouvellement forcé de leur matériel. "En fait, il s'agit d'une forme d'obsolescence programmée", estime Julie Frère, porte-parole de l'organisation. "Microsoft oblige ainsi de nombreux consommateurs pourtant satisfaits de leur appareil à en acheter un nouveau. L’entreprise pourrait parfaitement continuer à offrir un support pour quelques années supplémentaires, d'autant plus que Windows 10 et Windows 11 sont très similaires."
Au-delà de l’aspect financier, cette situation pose également un problème environnemental. Remplacer prématurément un ordinateur contribue à la production de déchets électroniques, dont le recyclage reste complexe et coûteux. "De cette manière, Microsoft contribuerait à réduire une montagne de déchets électroniques inutiles", conclut Julie Frère.
Quelles alternatives pour les utilisateurs ?
Face à cette échéance, les consommateurs peuvent envisager plusieurs options : remplacer leur appareil, migrer vers un autre système d’exploitation plus léger (comme Linux), ou prendre le risque de continuer avec Windows 10 sans protection. Toutefois, cette dernière solution reste la plus risquée, notamment pour les utilisateurs peu avertis en matière de cybersécurité.
Alors que la fin de Windows 10 approche, la question du renouvellement des équipements informatiques, entre sécurité, coût et impact environnemental, reste plus que jamais d’actualité.



















