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On a beaucoup parlé des personnes âgées et de l'impact du confinement sur leurs vies. Isolée, que ce soit dans des maisons de repos ou chez elle, cette (grande) partie de la population a en effet été la plus touchée par les mesures de confinement. Dès le départ, nos seniors n'ont plus eu droit aux visites, certains d'entre eux ne pouvant même plus quitter leur chambre ou logement.
Si l'une ou l'autre initiative a vu le jour durant cette période de coronavirus, nous avons été particulièrement émus par celle de Sylvianne Marmoy. "Le handicap n'est pas un frein à la solidarité", dit-elle en préambule de son message envoyé via le bouton orange Alertez-nous.
"Une action solidaire envers les personnes âgées"
Touchée par la solitude de nos aînés, cette professeure à l'Institut Royal pour Sourds et Aveugles d'Uccle a décidé d'occuper ses élèves en ces temps étranges. "Mes élèves envoyaient déjà de temps à autre des dessins à des résidents de maisons de repos. Mais cette fois-ci, on a décidé d'aller plus loin et profiter du confinement pour faire une action solidaire envers les personnes âgées", nous raconte-t-elle.
Cette Uccloise de 51 ans explique avoir contacté Tribu News après avoir vu une de leurs publicités. Tribu News, c'est quoi? C'est une plateforme qui crée un journal comprenant toute l'actualité d'une famille à destination des aînés. Un mensuel personnalisé qui permet de "reconnecter les générations". "Je leur ai expliqué qui j'étais, ce que je faisais et qui étaient mes élèves. Ils ont trouvé l'idée géniale et tout de suite accepté".
C'est ainsi que "Madame Marmoy" a demandé à ses élèves de raconter un moment de leurs vies. "J'ai un élève aveugle qui m'a envoyé une photo de lui et de son chien en promenade, j'ai une élève qui cuisine et qui aide sa maman à faire des gaufres, j'en ai une autre qui aide la sienne avec le ménage, etc. Ils ont adoré le concept". Sylvianne recueille alors tous les textes et les photos, crée la mise en page et envoie sa commande à Tribu News qui s'occupe d'imprimer les journaux personnalisés... gratuitement! "Oui, ils le font gracieusement! On parle quand même de 350 journaux par semaine et ça a duré tout le mois de mai. Normalement, le coût d'un journal est de 10 euros pour un mois alors je vous laisse faire les calculs...".
"On espère pouvoir les revoir"
En tout cas, ce sont les résidents des trois maisons de repos (Forest, Uccle et Bruxelles-Ville) choisies par Sylvianne qui sont ravis. "J'ai reçu pas mal de retours et de remerciements des maisons de retraites avec des photos de résidents qui lisaient le journal. Quand les enfants l'ont appris, ils étaient très heureux". De quoi voir plus loin: "On espère pouvoir voir ces papys et mamys dans leurs maisons de repos à la fin du confinement. On a réussi à créer des liens avec ces personnes à travers ces journaux. Ce serait tellement bien".
Une activité qui sort de l'ordinaire, même pour une école spécialisée. "J'ai toujours voulu qu'ils se sentent utiles pour la société. Ce n'est pas parce qu'ils ont un handicap qu'ils sont moins bons que les autres. Dans notre société, la personne handicapée est parfois mise de côté". Sylvianne enseigne en effet à des enfants porteurs d'un handicap sensoriel, de la 4e à la dernière année, option technique sociale. "Le but est justement de les former à des métiers à travers lesquels ils vont aider les autres. Des éducateurs, par exemple".
Ce projet est en tout cas un bel avant-goût de leur capacité à se montrer solidaires et une remarquable aptitude pour leur futur emploi.