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"Il faut veiller au moindre centime": pour Aby-Gaëlle, aide-ménagère, difficile de faire face à la hausse des prix du carburant

L'augmentation des prix des carburants continue de compliquer la vie de nombreuses personnes. C'est notamment le cas des aides-ménagères qui se déplacent souvent chez leurs clients avec leur propre véhicule. Dans ce secteur, les kilomètres parcourus sont très peu remboursés. Aujourd'hui, se déplacer pour travailler pose de vrais problèmes de budget.

Pour Aby-Gaëlle, aide-ménagère, sa voiture est son outil de travail. Grâce à son véhicule, elle se rend chez une douzaine de clients. "J'ai des clients qui sont en pleine campagne et donc, je dois avoir mon véhicule parce qu'il y a un bus toutes les heures. C'est le seul et même bus", explique-t-elle. Chaque mois, elle parcourt ainsi près de 180 kms, sans compter les remplacements. "Je vais faire mes courses à pied", lâche cette mère célibataire.

Employée à mi-temps, elle doit parfois se rendre à 25 kms de son domicile pour travailler. Elle dépense près de 200€ par mois en carburant. Son employeur lui rembourse 35€. "Sur 800€ bruts, ça fait très mal. Il faut veiller au moindre centime dépensé. On a des imprévus et il faut savoir les gérer", confie l'aide-ménagère.

La peur des imprévus

Parmi ses craintes, celle que sa voiture tombe en panne. Depuis quelques temps, un bruit émanant de cette dernière l'inquiète. 

"J'essaie toujours de reporter les réparations parce que ça coûte cher. J'ai pris contact avec le garage qui m'a dit d'y aller en urgence. Ce sont encore des frais en plus", souffle-t-elle. Après un passage chez le garagiste, le verdict tombe: une pièce doit être remplacée. Montant : 110€. Pas le choix pour Aby-Gaëlle, sa mère va devoir avancer l'argent. 

Qu'est-ce qu'on gagne réellement ?

Si Aby-Gaëlle a accepté de se confier sur sa situation, c'est parce qu'elle est déléguée syndicale. Elle dénonce une participation trop basse des employeurs: 13 centimes au kilomètre pour elle. L'aide-ménagère réclame 37 centimes. "Qu'est-ce qu'on gagne réellement sur un temps partiel ? Rien. On enrichit les plus riches et on appauvrit les plus pauvres", estime-t-elle. 

Aujourd'hui, Aby-Gaëlle se dit prête à changer de profession. Car aujourd'hui, cette mère de famille avoue que certaines factures restent impayées par faute de budget. 

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