Accueil Actu Belgique Société

« Le métier se complexifie » : les agriculteurs bientôt obligés de devoir se muter en chefs d’entreprise ?

Par RTL info avec Charlotte Simonart et Marius Chodé
La majorité des agriculteurs ne tiennent pas de comptabilité de gestion, seulement 4/10 le font. Pourtant cela permet d’optimiser les coûts et d’augmenter la rentabilité. Un collectif a été créé pour les aider et organise même des séminaires sur le sujet.

En 40 ans, le métier d’agriculteur a bien évolué, comme le témoigne Baudouin De Wulf, à la tête de 200 hectares en province de Liège. « Les marges sont beaucoup moins importantes, les intrants de plus en plus chers, le produit de vente est en baisse et très variable aussi, donc il faut absolument calculer, calculer son prix de revient, c’est vraiment indispensable à l’actuel. », explique l’agriculteur.

Pour optimiser ses finances, Baudouin vient chercher conseil chez Luc Joris, également agriculteur à la ferme de Gérouvillers et conseiller en gestion comptable. « Le métier se complexifie, la main d’œuvre disparaît, donc il faut endosser toutes les casquettes. Il faut endosser la casquette de producteur et la casquette de commerçant ou de comptable à un moment donné. », dévoile-t-il. Il poursuit. « L’agriculteur doit impérativement trouver de la valeur ajoutée à ses productions ou en la diversifiant ou en gérant le plus finement possible ce qu’il produit déjà. C’est une nécessité absolue d’aller chercher la valeur ajoutée là où elle est, y compris dans les marchés. »

Un nouveau rôle pour les agriculteurs

Les agriculteurs doivent désormais endosser le rôle de chef d’entreprise. Une nouvelle réalité que défend le collectif Regenacterre. « Une ferme c’est tellement complexe, il y a tellement d’ateliers, et donc les agriculteurs ont tellement de métiers à connaître qu’ils n’ont pas toujours une culture d’entreprise, une culture plus business. Et donc c’est souvent laissé sur le côté. Et c’est dommage qu’ils s’occupent de tout sauf de l’économique alors que c’est majeur pour leur ferme. », détaille Frédéric Muratori, directeur de l’ASBL Regenacterre.

Pour lui, les autorités régionales ont leur rôle à jouer là-dedans. « On regrette que la région ne considère pas les agriculteurs comme des chefs d’entreprise à part entière puisqu’ils sont pour l’instant exclus d’un mécanisme qui s’appelle le chèque entreprise et qui permet à des PME de bénéficier d’un accompagnement par exemple de gestion financière de leur entreprise. »

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus