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JO-2020 - Escrime: le sabreur hongrois Aron Szilagyi entre dans l'histoire

Le sabreur hongrois Aron Szilagyi, 31 ans, est devenu samedi à Tokyo le premier escrimeur masculin dans l'histoire à aligner trois titres olympiques consécutifs individuels, un exploit qui consacre non seulement un sportif mais aussi un homme, connu dans son pays pour sa modestie autant que son cœur... d'or.

Il rejoint ainsi la fleurettiste italienne Valentina Vezzali, la seule escrimeuse chez les dames à avoir accompli le même exploit (Sydney-2000, Athènes-2004 et Pékin-2008). Vezzali compte toutefois trois titres de plus, par équipes (Atlanta-1996, Sydney-2000 et Londres-2012).

En finale au Makuhari Messe Hall de Chiba, pour l'ouverture de l'escrime, Szilagyi a facilement dominé l'Italien Luigi Samele 15 à 7 pour s'adjuger la troisième médaille d'or olympique de sa carrière après Londres-2012 et Rio-2016.

Le Coréen Kim Jung-hwan a remporté pour sa part la médaille de bronze aux dépens du Géorgien Sandro Bazadze (15-11).

Cet exploit de Szilagyi constitue une consécration de plus pour l'école hongroise d'escrime, dont l'excellence est une constante depuis des décennies, au point d'avoir vu son double champion olympique (1968 et 1972) à l'épée, Pal Schmitt, devenir... président de la République en 2010.

A Rio, déjà, Szilagyi avait égalé le Français Jean-François Lamour, double champion olympique en 1984 et 1988, devenant le cinquième sabreur de l'histoire à réussir le doublé olympique en individuel, et le troisième Hongrois après Jenö Fuchs (1908 et 1912) et Rudolf Karpati (1956 et 1960).

- Matheux et précoce -

Natif de Budapest, ce droitier au physique altier (1,80 m, 79 kg) est aussi réputé dans son pays pour être l'un des sportifs parmi les plus intelligents - il a notamment récolté plusieurs prix en mathématiques - et les plus modestes: il participe ainsi souvent comme ambassadeur de bonne volonté à des séances de thérapie canine offertes aux enfants souffrant d'autisme et/ou de syndrome Down.

Talent précoce -il a débuté l'escrime à 9 ans au club de Vasas-, il est repéré très jeune et intègre en 2007, alors qu'il n'est encore que cadet, l'équipe hongroise seniors avec laquelle il remporte, aux Championnats du monde de Saint-Pétersbourg, la médaille d'or par équipes au sabre, en battant la France 45-43, une première pour son pays depuis 1998.

Sa progression est ensuite constante et fulgurante: en 2009, il remporte le bronze aux Mondiaux à Antalya et en 2013, il termine troisième en individuel aux Championnats d'Europe à Sheffield.

Diplômé en relations internationales, ce brun aux yeux clairs a été porte-drapeau de la Hongrie à Rio-2016, avant d'être élu en 2017 président de la commission des athlètes à la Fédération internationale.

Dans l'autre tournoi de cette première journée, celui de l'épée dames, c'est la Chinoise Sun Yiwen qui s'est adjugée la médaille d'or en battant la Roumaine Ana Maria Popescu en finale (11-10). L'Estonienne Katrina Lehis a complété le podium.

Les Français quant à eux sont revenus bredouilles de cette première journée à Chiba: le sabreur Boladé Apithy et l'épéiste Coraline Vitalis ont tous les deux été éliminés dès leur entrée en lice.

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