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"J'apprends à l'instant avec une énorme tristesse le décès de Jean-Pierre Grafé. Un homme d'une grande intelligence et compétence. Une capacité d'action et un réseau de contacts de premier plan. Humaniste depuis toujours. La Wallonie et Liège lui doivent de grandes réalisations", a commenté le président du cdH, Maxime Prévot, sur Twitter.
De la présidence des étudiants sociaux-chrétiens en 1954 à sa désignation comme ministre de l'Enseignement supérieur en 1995, Jean-Pierre Grafé aura accompli une très longue carrière politique. Né à Liège le 31 mars 1932, il était docteur en droit. Il avait été avocat à la Cour d'appel de Liège à partir de 1954.
En 1953-54, il devient président des étudiants sociaux-chrétiens et de 1954 à 1958, vice-président des Jeunes sociaux-chrétiens. Au niveau local, Jean-Pierre Grafé a été conseiller communal de Liège de 1958 à 1981, échevin de Liège et chef de groupe PSC au conseil communal de 1971 à 1981. Attaché au cabinet du ministre de la Justice en 1958, du ministre de la Fonction publique en 1959, du ministre des Affaires culturelles en 1960, il a été élu pour la première fois député de l'arrondissement de Liège le 7 novembre 1971. De février 1972 à avril 1974, il fut ministre des Affaires wallonnes, adjoint à la santé publique, à l'environnement et à la famille. D'avril à octobre 1974, il est ministre de la Culture française dans le gouvernement présidé par Léo Tindemans.
Situé "à droite" sur l'échiquier politique du PSC, M. Grafé a été président du CEPIC (dont faisait notamment partie Paul Van den Boeynants) de 1979 à 1981 et président du Conseil de la Communauté française de 1985 à 1988.
Une véritable "locomotive électorale"
De 1988 à 1992, ce social chrétien a occupé le poste de ministre de l'Enseignement et de la Formation, du Sport, du Tourisme et des Relations internationales de la Communauté française et de 1992 à 1995, il a été ministre des Travaux publics dans le gouvernement wallon. En 1995, celui qui a été une véritable "locomotive électorale" pour le PSC à Liège est encore une fois envoyé par son président, Gérard Deprez, à Namur où il devient ministre régional de la Recherche, du Développement technologique et des Relations internationales. Dans le même temps, il reçoit la charge de l'Enseignement supérieur à la Communauté française. Il démissionnera de ses fonctions de ministre en 1996, après qu'un jeune homosexuel, Olivier Trusgnach, eut affirmé avoir eu des relations sexuelles avec lui alors qu'il était encore mineur. En 1998, la chambre du conseil de Liège a rendu une ordonnance de non-lieu dans le dossier ouvert à la charge de l'ex-ministre. M. Grafé siégea encore de 1999 à 2003 au parlement fédéral. De nombreux personnalités politiques lui ont rendu hommage jeudi soir sur le réseau social Twitter.
"Mes sincères condoléances à la famille et aux proches de Jean-Pierre Grafé. Il a consacré 50 ans de sa vie à la politique liégeoise, wallonne et francophone avec des convictions fortes", a notamment déclaré le Premier ministre Charles Michel. Son prédécesseur au 16, Elio Di Rupo, a également salué un "grand ministre toujours au service de notre pays et de Liège", qui a "consacré sa vie à l'intérêt général".