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Le Monténégro fait revenir Tito dans la capitale avec une statue

Le Monténégro a inauguré une statue de l'ancien dirigeant de Yougoslavie Josip Broz Tito à Podgorica mercredi, se démarquant des pays voisins qui retirent plaques et monuments à son nom depuis la chute de l'Etat communiste dans les années 90.

"C'est un signe de respect pour ce qu'a accompli pour notre pays cette grande figure de l'Histoire du monde," a déclaré le maire de la ville, anciennement Titograd (la ville de Tito), Ivan Vukovic, lors d'une cérémonie au cours de laquelle les deux hymnes monténégrin et yougoslave ont été joués.

Le monument commémore l'"antifascisme" et a été érigé "sans sentiment de nostalgie envers la Yougoslavie et sans aucune forme d'idolâtrie," a-t-il ajouté.

La statue en bronze, installée dans un parc du centre-ville, était auparavant gardée dans des baraquements militaires.

La figure de Tito, symbole à elle seule de l'ex-Yougoslavie, continue de diviser l'opinion publique dans les pays apparus après son effondrement.

Quand certains le vénèrent toujours et le hissent au rang de héros libérateur de la région contre les forces nazies, d'autres lui préfèrent l'étiquette de dictateur qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant une trentaine d'années.

Après les guerres des années 90 qui ont suivi la mort du dirigeant et l'éclatement de la Yougoslavie, de nombreuses républiques yougoslaves ont débaptisé les rues et places à son nom. Les photographies, monuments et autres oeuvres d'art liées à sa personne ont été remisées.

L'an dernier, les autorités croates ont retiré le nom de Tito d'une place importante de Zagreb, déclenchant un débat dans le pays.

La présidente conservatrice croate Kolinda Grabar-Kitarovic, élue en 2015, s'était engagée lors de sa campagne à faire enlever le buste de Tito et plus de 100 oeuvres d'arts et objets historiques qui lui sont liés dans la résidence officielle.

L'adoration pour Tito perdure cependant en Bosnie qui garde toujours des rues, des monuments et même un café à son nom.

A Podgorica, la statue a été très bien accueillie par la population.

"Nous avons fait une erreur en renommant Titograd en Podgorica au début des années 90," a indiqué Dusan Rasovic, un économiste de 60 ans.

"Il incarne un temps où on vivait mieux, sans soucis, avec un sentiment de fierté, de dignité et d'importance."

burs-ssm/bp/avz

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