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Les proches d'une victime de la "Veuve noire" de la Côte d'Azur témoignent

Il "cherchait de la compagnie", il a trouvé la mort : les proches d'une victime présumée de la "Veuve noire" de la Côte d'Azur, Patricia Dagorn, ont témoigné mardi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes.

Soupçonnée d'être une empoisonneuse en série venue escroquer sur la Côte d'Azur des hommes âgés, en assassinant deux, Patricia Dagorne, 57 ans, qui nie tous les faits qui lui sont reprochés, comparaît depuis lundi. Elle encourt la perpétuité.

A 85 ans, l'une de ses victimes présumées, Francesco Filippone était un homme encore "alerte", a décrit son ancienne aide à domicile. Le corps de ce maçon à la retraite a été retrouvé en état de décomposition, le 8 février 2011, dans la baignoire de son domicile de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes).

"Il me disait qu’il cherchait de la compagnie, qu’il s’était inscrit dans une agence sur Cannes, et je l’avais mis en garde en lui disant +attention où vous mettez les pieds+", a-t-elle poursuivi à la barre.

Venue quatre jours avant sa mort faire le ménage chez lui, elle raconte que ce jour-là, il lui avait paru "ensuqué". "C’était un homme toujours propre, parfumé et rasé, et cette fois-là il n’était pas comme d’habitude, ce n’était pas lui", a-t-elle témoigné.

Le médecin traitant de M. Filippone a, lui, assuré que son patient, malgré un diabète et un traitement d’antidépresseurs, était un homme "solide et en bonne santé", avec lequel il se battait "pour lui dire d’arrêter de faire des choses dangereuses comme de monter dans les arbres ou à l’échelle".

Un ami de la victime a aussi raconté à la barre que le retraité lui avait confié quelque temps avant sa mort avoir rencontré une femme plus jeune, "avec une belle poitrine". L'ami lui a conseillé de ne pas lui prêter les 12 ou 15.000 euros qu’elle lui réclamait.

Le fils de la victime, Giuseppe Filippone, a raconté pour sa part sa brève rencontre avec Patricia Dagorn, lorsqu’il était venu au domicile de son père à l’annonce de son décès. "J’ai découvert dans la maison des courriers, des relevés de compte avec des retraits en espèce parfois significatifs, de 800 ou 1.000 euros", avant de voir débarquer dans la cour Patricia Dagorn "avec sa valise à roulettes", a-t-il raconté à la cour. Faisant le rapprochement avec le nom vu sur les courriers, il lui avait alors demandé de partir.

Pas de quoi faire réagir, dans son box, Patricia Dagorn. Cheveux grisonnants et petites lunettes noires, elle assiste, impassible, à ce défilé de témoins, très concentrée sur les déclarations ou les passes d’armes entre les deux avocats de la défense, pugnaces, et l’avocate générale.

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