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En plein centre de Varsovie, l'éclosion artistique d'un oeuf géant

En plein centre de Varsovie, plusieurs personnes se penchent sur une sculpture géante d'un oeuf, oreilles collées contre la coquille tachetée d'une couleur bleu foncé.

Alors qu'elles écoutent les sons d'un oisillon qui serait en train d'y éclore, quelques pas plus loin, une corneille penche la tête et prend quelques gorgées d'eau dans un petit étang artificiel.

Installée sur la Place des Cinq Coins - qui était au XVIIIe siècle une arène de combat pour les animaux - cette oeuvre d'art acoustique symbolise un appel à l'empathie à leur égard à l'ère du changement climatique.

"Cet oisillon et l'étang à côté témoignent d'une sensibilité envers les résidents non-humains de Varsovie", déclare Aldona Machnowska-Gora, adjointe au maire de Varsovie lors de l'inauguration.

"N'hésitez pas à vous approcher de l'oeuf et enlacez le. Cela procure une expérience incroyable", dit-elle.

"Nous nous soucions tellement de notre bien-être. C'est comme une obsession totale (...) Il est temps de penser à d'autres espèces", explique Joanna Rajkowska, l'artiste à l'origine de l'oeuf-sculpture.

D'une hauteur d'environ deux mètres et d'une longueur de trois mètres, 'L'oisillon' est une version agrandie d'un oeuf d'un merle chanteur.

"À l'intérieur, au lieu d'un oisillon, nous avons beaucoup d'électronique, beaucoup de circuits et de transducteurs sonores (..) Ainsi, l'oisillon parle", ajoute Mme Rajkowska.

On entend "aussi le battement de son cœur, qui est trois fois plus rapide que le cœur humain", dit-elle. "Fondamentalement, c'est la vie désespérée qui essaie de sortir de l'oeuf."

L'artiste est également l'auteur d'un immense faux palmier qui a ajouté une touche tropicale à la capitale polonaise grise, devenant un lieu emblématique populaire.

De même, l'oeuf est censé être "surréaliste, inattendu et légèrement déconnecté de la réalité".

Piotr Nowacki, un Varsovien, est un fan du projet. Il s'y est rendu plusieurs fois pour faire "une pause dans la routine, quelque chose d'un peu abstrait, surprenant".

"Cela éduque aussi, attire votre attention sur la nature (...) "C'est sympa que ce soit dynamique, que ce soit vivant, n'est-ce pas?" déclare à l'AFP cet ingénieur de 36 ans.

"Nous rendons" les "habitats" des animaux "de plus en plus petits. Nous bétonnons tout", regrette Mme Rajkowska,

"L'oisillon est en fait un projet triste. Il est teinté de déception mais aussi d'espoir qu'un jour nous soyons assez matures pour voir au-delà de nous-mêmes."

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