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"Le syndrome d’Asperger dont je souffre est une souffrance indicible": Paul El Kharrat brise les clichés sur l’autisme

Dans le livre "Atypique", écrit à quatre mains avec sa mère Sophie, Paul El Kharrat livre un témoignage lucide et poignant sur le syndrome d’Asperger. Loin de l’image romantisée du génie autiste, il raconte la complexité d’un quotidien souvent marqué par la solitude et l’incompréhension.

Révélé par l’émission "Les 12 coups de midi" et désormais voix familière des "Grosses Têtes" sur bel RTL, Paul El Kharrat est avant tout un jeune homme qui connaît l’autisme de l’intérieur. Dans "Atypique", il raconte, avec sa mère, ce qu’a été et ce qu’est toujours sa vie avec le syndrome d’Asperger.

"Le syndrome d’Asperger dont je souffre est une souffrance indicible", écrit-il dans l’ouvrage. Une phrase forte, assumée, qui donne le ton. Car si Paul El Kharrat a su transformer une partie de sa différence en force, il tient à rappeler que cette pathologie reste une réalité souvent lourde, loin des figures de génies idéalisés qui peuplent les classements et les anecdotes.

Derrière Einstein et Elon Musk, des réalités bien plus complexes

Marie Curie, Albert Einstein, Bill Gates, Elon Musk, Mozart, Léonard de Vinci… Ces noms reviennent souvent dans les discours sur l’autisme, comme autant d’exemples brillants destinés à rassurer ou à motiver. Mais pour Paul El Kharrat, cette mise en avant systématique est trompeuse.

"Ce sont des extrêmes, un échantillon infime de ce que représente l’autisme dans son sens le plus créatif, le plus génial, le plus prolifique et le plus intelligent", rappelle-t-il. "À contrario, il y a énormément de  personnes qui ont un retard mental, qui ne sont pas autonomes et aphones. Ils sont plongées dans une violence sourde." Un contraste saisissant, que le livre met en lumière avec franchise.

L’incompréhension comme douleur constante

Plus que les symptômes eux-mêmes, c’est souvent le regard des autres qui blesse. "Quand on est face à l’incompréhension permanente de ses pairs, on a énormément de mal à avancer, énormément de mal à être rassuré sur l’avenir", explique Paul.

Il évoque "une mise en abyme profonde", dans laquelle se mêlent exclusion sociale, malentendus, et sentiment d’isolement. "Même moi, qui ai eu la chance d’avoir une famille qui s'est surpassé, qui a essayé de tout faire pour que je sois dans des conditions optimales, trouver les moyens de m'élever, de m'aider et surtout une manœuvre qui a un aménagement au final, même là, il y a ce sentiment de solitude assez intarissable".

Paul El Kharrat refuse de devenir un "porte-étendard" de l’autisme au sens large. "Il est délicat de représenter une pathologie ou un trouble quand on est soi-même son propre représentant dans une immensité complexe comme les troubles de l'autisme." Mais il assume son rôle d’auteur, de témoin, et surtout de passeur d’expérience.

À travers ce livre, il espère aider à mieux comprendre l’autisme dans sa complexité. Non pas comme un "don", ni comme un "fardeau", mais comme une condition aux multiples visages, avec ses forces, ses limites, ses douleurs, et surtout, ses réalités trop souvent invisibles.

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