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Rarement une console aura tant fait parler d’elle avant sa sortie. Annonce anticipée, rumeurs, engouement du public : Nintendo a toujours ce petit truc en plus dans le cœur des adultes (qui ont utilisé la Game Boy dans les années 1990) et de leurs enfants, qui ont découvert le concept inédit de la première Switch sortie en 2017. À savoir une console portable qui peut devenir « de salon » en détachant les manettes et en la déposant dans son socle HDMI relié à une télévision.
Les jeux : il faudra être patient…
Commençons par le principal pour mon test de la Switch 2 « un mois après » : les jeux disponibles au lancement. Mario Kart World est la seule véritable star, et il est toujours aussi amusant et addictif. Les adultes comme les enfants ne se lassent pas facilement de ces courses délirantes, avec un nouveau concept « ouvert et interconnecté ». Les circuits ne sont plus isolés mais forment un gigantesque monde ouvert que l’on peut explorer librement avec le mode Balade. Cela permet de découvrir des raccourcis et de s’aventurer en dehors des pistes traditionnelles, où des défis et missions cachés (interrupteurs bleus, panneaux ?) attendent les joueurs. Il y a aussi ce mini-jeu « Welcome Tour » pour nous familiariser avec les nouveaux Joy-Cons. Mais si Mario Kart n’est pas votre tasse de thé, le premier mois n’offrait pas grand-chose de neuf.

Là où la Switch 2 brille vraiment, c’est avec le « Glow Up » des anciens jeux. Des titres comme Legend of Zelda : Breath of the Wild et Tears of the Kingdom, Metroid Prime 4 Beyond ou Super Mario Odyssey sont magnifiés : 4K, 60 images par seconde, des visuels améliorés, des temps de chargement quasi inexistants… tout est beaucoup plus beau, surtout sur le nouvel écran (voir plus bas).
Bonne nouvelle : la rétrocompatibilité est totale. J’ai pu transférer toutes mes sauvegardes sans souci et retrouver mes anciens jeux qui, pour certains, bénéficient même des nouvelles performances. Quant à l’avenir, des titres comme Donkey Kong Bonanza et Borderlands 4 s’annoncent prometteurs. Seul bémol : l’arrivée des « game key cards » qui ne contiennent qu’un téléchargement en ligne (et non une cartouche de jeu…).
Les manettes Joy-Con 2 : un bond en avant
Les nouvelles Joy-Con 2 sont un vrai plaisir. Plus grandes de 14 mm, elles sont bien plus ergonomiques, avec des boutons et joysticks plus imposants.

Le mode souris est une révélation, surtout pour les FPS comme Metroid Prime 4. Il permet une précision inattendue en posant le Joy-Con à plat. Le bouton C est une autre nouveauté majeure, activant le chat de jeu de Nintendo, avec même la vidéo si on branche une webcam (Nintendo en vend une, mais vous pouvez en utiliser d’autres). C’est un plus indéniable pour le jeu en ligne, même si ça nécessite un abonnement Nintendo Switch Online (à partir de 20€/an).
Les vibrations baptisées HD Rumble sont aussi bien meilleures et plus subtiles. On ressent vraiment la différence en jeu. Le fait qu’elles soient détachables magnétiquement est toujours un atout pour le jeu à deux.
Design, écran et performances : ce qui change
J’apprécie le design général, fidèle à la Switch originale mais avec des améliorations notables : des boutons plus grands, une fixation magnétique des Joy-Cons tellement plus efficace que les glissières de la première Switch, et surtout, une béquille métallique pleine largeur bien plus robuste, qui permet de poser la Switch n’importe où pour jouer à deux. Par exemple sur l’accoudoir d’une voiture pour les enfants à l’arrière :

L’écran de 7,9 pouces est une nette amélioration. Même si je regrette l’absence d’un OLED, cet écran LCD 1080p avec HDR10 et 120 Hz est net, vibrant, et les angles de vision sont excellents. Il rend les jeux bien plus beaux, ça se voit au premier coup d’œil. Rien que pour cette amélioration, la Switch 2 vaut son prix de base (469€ sans jeu). Le stockage est extensible jusqu’à 2 To via Micro SD, et je recommande les cartes Micro SD Express pour de meilleures performances.
Côté performances, les temps de chargement sont drastiquement réduits, et l’eShop est enfin fluide et rapide. L’interface utilisateur est globalement plus agréable et réactive. J’ai cependant noté quelques chutes de framerate sur Fortnite dans des situations intenses.
L’autonomie est le seul bémol que j’ai constaté. Elle varie, bien entendu : comptez 2 à 3 heures pour les gros jeux en 120 Hz, et jusqu’à 4 à 5 heures pour des jeux moins gourmands. Ce qui est moins bien que la Switch OLED. De plus, la recharge est assez lente (environ 3 heures), mais vous pouvez toujours jouer quand elle charge, bien sûr.
Enfin, l’audio a fait un bond de géant. Les haut-parleurs offrent un son spatial 3D incroyable, beaucoup plus clair et percutant, avec une meilleure directionnalité. Le microphone intégré avec annulation de bruit pour le chat de jeu est également un ajout bienvenu.

Mon avis final
Nintendo a été prudent en sortant une Switch 2 8 ans après la Switch 1. Il capitalise sur un concept qu’il a inventé : une console à la fois portable et de salon, il ne fallait surtout pas tout casser et réinventer le jeu vidéo. Malgré tout, la Switch 2 est une mise à niveau significative, surtout si vous jouez en 4K sur votre télévision ou si vous n’avez pas encore de Switch. La polyvalence reste son point fort, et je pense que le mode souris des Joy-con n’a pas fini de nous étonner, ouvrant la porte à quelques options de jeu amusantes, pour autant que les développeurs s’en emparent.
Cependant, si vous possédez déjà une Switch ou une Switch OLED, et que le dernier Mario Kart World ne vous fait pas rêver, je vous conseille d’attendre la sortie de plus de jeux exclusifs avant de faire le grand saut (et l’investissement de 469€ sans jeu, rappelons que la Switch 1 a connu un prix stable oscillant entre 299 et 329€).



















