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L’Union européenne inflige 120 millions d’euros d’amende au réseau social X... ce qui ne plait pas du tout aux États-Unis

Avant même l’officialisation de la décision pris par l’Union européenne de sanctionner le réseau social X, le vice-président américain JD Vance avait dénoncé la démarche européenne, s’attirant un message de remerciement d’Elon Musk.

La Commission européenne a infligé vendredi une amende de 120 millions d’euros à X (ex-Twitter) pour violation de la législation européenne sur les services numériques, au risque de raviver les tensions avec Washington. L’exécutif pointe notamment le projet jugé trompeur de « badge bleu » de certification de comptes, le manque de transparence du registre de publicités et le fait que les enquêteurs n’aient pas eu accès aux données publiques.

La Commission européenne avait ouvert une enquête sur l’entreprise d’Elon Musk en 2023 sur base du règlement européen DSA. Ce texte impose aux plateformes numériques actives en Europe d’agir pour préserver leurs utilisateurs des contenus illégaux, de la désinformation et autres pratiques abusives.

Cette amende de 120 millions infligée vendredi à X est la première sanction prise sur base de cette législation par l’exécutif européen. Avant même l’officialisation de cette décision, le vice-président américain JD Vance avait dénoncé la démarche européenne. « L’UE devrait défendre la liberté d’expression au lieu de s’en prendre à des entreprises américaines pour des foutaises », a-t-il lancé, s’attirant un message de remerciement d’Elon Musk.

L’amende contre X « n’a rien à voir avec de la censure », a répondu la vice-présidente de la Commission européenne chargée du numérique, Henna Virkkunen, interrogée par des journalistes. « Nous ne sommes pas là pour imposer les amendes les plus élevées, mais pour nous assurer que nos lois sur le numérique soient respectées ».

Une connotation très politique

Cette loi phare est entrée en vigueur il y a deux ans pour lutter contre les contenus illégaux et dangereux en ligne, et impose des obligations renforcées aux plus grandes plateformes actives dans l’UE.

Cette sanction ne porte que sur les seules infractions notifiées en juillet 2024 à X, lorsque l’UE avait accusé simultanément la plateforme de tromperie des utilisateurs avec les coches bleues censées certifier les sources d’informations, de transparence insuffisante autour des publicités, et de non-respect de l’obligation d’accès aux données internes par des chercheurs agréés.

Ce dossier a pris une connotation très politique en raison de la très forte proximité entre Elon Musk et le président américain Donald Trump, jusqu’à leur rupture fracassante en juin. Ces dernières semaines, les relations entre les deux milliardaires se sont quelque peu réchauffées, sans être revenues au beau fixe.

Mais quoi qu’il en soit, Washington n’a cessé cette année de critiquer les lois européennes contre les abus des géants de la tech, les accusant de cibler les champions américains. Fin novembre, des responsables américains en visite à Bruxelles ont appelé l’Europe à assouplir ces lois, en échange d’une baisse des droits de douane américains sur l’acier européen.

Une forme de marchandage aussitôt rejetée par les responsables européens, qui ont réaffirmé le droit souverain de l’Union européenne à adopter et appliquer ses propres lois.

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