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« Il se dit qu’il a pris son petit bonbon » : certains parents utilisent de la mélatonine pour favoriser le sommeil de l’enfant, une médication non sans risque

Par RTL info avec Meryem Laadissi et Guillaume Bruwier
Voici une mise en garde concernant l’utilisation de compléments alimentaires à base de mélatonine : certains parents les utilisent pour lutter contre les troubles du sommeil de leurs enfants. Cette démarche n’est pas sans risque et surtout il y a d’autres alternatives.

Après une longue journée à l’école, c’est enfin l’heure de rentrer à la maison pour de nombreux enfants : des journées bien chargées, pour lesquelles il faut être en forme et cela passe par un sommeil réparateur dont Johan a le secret. « Je pense à quelque chose pour m’endormir », explique cet enfant.

Si Johan est coopératif, pour de nombreux parents, l’heure du coucher est un véritable casse-tête. Pour gérer le sommeil de leurs enfants, certains parents se tournent vers des compléments alimentaires. « Ici, il y a des petites vitamines aux plantes qui lui permettent de mieux s’endormir. Et je crois qu’il accepte ça dans son rituel et lui au moins il se dit là, j’ai pris mon petit bonbon, tout est passé, on a fait l’histoire, donc c’est bon là je peux m’endormir », témoigne une jeune maman.

En pharmacie, la star des rayons c’est la mélatonine, autrement appelée l’hormone du sommeil, une hormone sécrétée naturellement par le corps. Dans cette pharmacie, elle se trouve sous toutes les formes. En spray, en pilule ou même en bonbon et sans prescription. « Soit la mélatonine se retrouve seule, soit la mélatonine peut être associée à d’autres plantes, de l’escodia, de la passiflore, de la valériane par exemple », détaille une phamarcienne.

La tranche de prix : 10 à 30 euros pour ce type de produit. Des compléments facilement accessibles mais pas sans danger. Dans les services de soins intensifs pédiatriques des cliniques de Saint-Luc, la mélatonine est utilisée en tant que médicament et seulement dans des cas bien spécifiques. « Dans le cadre d’un service comme celui-ci, c’est surtout parce que ce sont des patients qui perdent un peu le rythme jour-nuit à cause des anesthésies répétées dont ils bénéficient, à cause du fait qu’il y a une lumière artificielle en permanence, même la nuit », précise Stéphane Moniotte, chef du département.

En Belgique, les médicaments à la mélatonine sont soumis à une prescription mais lorsqu’on se tourne vers les compléments alimentaires en automédication, difficile de déterminer le dosage exact et c’est là où réside tout le danger. « C’est aussi un médicament qui a des effets secondaires, qui peut favoriser les troubles du sommeil, le cauchemar, qui peut favoriser des troubles digestifs. Certaines études ont éventuellement dit que ça pouvait retarder la puberté de l’enfant, avoir d’autres effets hormonaux, même si ça, ce n’est pas tout à fait confirmé. Mais dans tous les cas, c’est un médicament à utiliser avec prudence. La mélatonine en tant qu’elle est un vrai médicament », indique le chef du département pédiatrie.

En Belgique, les cas de surdosage à la mélatonine se multiplient. Entre 2018 et 2021, le centre antipoison a enregistré 228 appels concernant les zéros à 14 ans. Pourtant, 70 % des troubles du sommeil chez les enfants sont réglables avec simplement une bonne hygiène de sommeil et une routine.

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