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L’énurésie, un trouble tabou qui provoque beaucoup de stress : « C’est essentiel de déculpabiliser »

Par RTL info avec Justine Roldan Perez et Gaetan Zanchetta
L’énurésie, c’est-à-dire le fait de faire pipi au lit, est un trouble qui touche 10 % des enfants entre 5 et 10 ans. Un sujet souvent tabou qui provoque beaucoup de stress pour les enfants qui en souffrent. Des solutions médicales existent mais les médecins s’accordent pour dire que, lorsque l’enfant est en bonne santé, ce problème se règle simplement avec beaucoup de patience et un peu de bienveillance.

En Belgique, on estime que près de 250 000 enfants et adolescents font régulièrement pipi au lit. Avant 5 ou 6 ans, pas d’inquiétude. Après, si le problème persiste, il faut tenter de comprendre la cause. Cela peut être physique : une vessie trop petite ou hyperactive. La constipation joue aussi un rôle, un sommeil trop profond, plus rarement du diabète ou un problème au rein. Mais avant tout, les médecins s’interrogent sur le facteur d’hérédité.

« Un enfant dont un des deux parents a eu de l’énurésie pendant son enfance a 25 % de risques d’en être atteint. Et si les deux parents ont souffert l’énurésie, l’enfant a un risque de 65 % », indique Loredana Guzganu, pédiatre néphrologue au CHU Helora. « C’est très intéressant pour l’enfant parce que ça lui permet de déculpabiliser par rapport au problème », ajoute-t-elle.

A priori, ce problème se règle avec le temps et beaucoup de patience. Mais si cela devient compliqué à gérer pour l’enfant, un médicament peut être prescrit, ou un système d’alarme.

« C’est un système de couches relié à un système sonore qui se déclenche dès l’arrivée des premières gouttes d’urine, explique Loredana Guzganu. Donc ce système doit être porté toutes les nuits pendant plusieurs semaines, voire quelques mois. C’est efficace pour environ 60 % d’enfants. »

Pour le docteur Lanoo, de petites choses très simples parfois suffisent : encourager l’enfant à uriner avant d’aller se coucher, limiter la quantité de boissons fin de journée et éviter les boissons sucrées, gazeuses ou contenant de la caféine. « Et surtout, ce qui est essentiel, aussi bien le jour que la nuit, c’est de déculpabiliser l’enfant, le rassurer. Il n’est pas responsable en général de tout ça et donc on doit vraiment prendre le temps, comme médecin, mais également comme parent et peut-être comme enseignant, de le déculpabiliser », recommande Philippe Lanoo.

Emilie Maroit, psychologue, constate en effet que le stress accentue le problème : « Ça peut vraiment générer une pression chez l’enfant. La pression tout d’abord, de ses parents. L’enfant aimerait être propre la nuit. Il se met cette pression de ne pas décevoir ses parents, de ne pas décevoir son institutrice, ses camarades de classe, etc. Ce qui peut accentuer évidemment la problématique. »

Lorsqu’aucune raison médicale n’est trouvée et si l’énurésie survient alors que l’enfant était propre, une souffrance psychologique peut en être la cause. « Ça peut être un choc émotionnel, comme par exemple l’arrivée d’un enfant dans la fratrie et l’enfant se sent délaissé et se sent moins important », explique Emilie Maroit. « Ça peut être une séparation, ça peut être un déménagement, ajoute-t-elle. Ça peut être aussi, malheureusement, du harcèlement scolaire ou tout autre événement de vie qui vient créer un sentiment d’insécurité chez l’enfant. »

Si l’on parle souvent de l’énurésie chez les enfants, il s’avère que ce problème concerne aussi 3 à 5 % des adultes.

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