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Près de 5 mois après l’incendie qui a ravagé une partie de la forêt à Ans-sur-Lesse, un premier constat est encourageant : certains arbres ont déjà repoussé de plus d’un mètre et de la verdure apparaît au sol, 143 jours seulement après les flammes, des flammes de 2 à 3 mètres de haut et un sol noirci : 3 hectares de végétations endommagées.
Aujourd’hui, l’étonnement est présent pour ceux qui reviennent sur les lieux pour la première fois. « Je suis surpris que ça ait déjà, au moins sur le sol, reverdi autant. C’est principalement au sol, c’est principalement des herbacées, qui ont repris assez vite avec l’humidité de ces derniers temps, et qui ont pu très vite reprendre leurs droits », précise Arthur Zabus, échevin de l’Environnement à Rochefort.
La nature, surprenante de vivacité, pour autant que l’homme lui en laisse l’occasion. Car à quelques mètres seulement des lieux de l’incendie, un feu sauvage était allumé par des promeneurs inconscients ce vendredi.
Appel à la prudence donc, même si le feu n’est pas nécessairement destructeur pour la forêt : en effet, depuis la nuit des temps, zones boisées et incendies cohabitent avec les flammes comme régulateurs de la forêt. « La nature accepte le feu, et le feu est réellement un des agents du fonctionnement de la nature et des écosystèmes. Après un incendie, il y a une régénération d’office. Maintenant, que va-t-on faire comme choix dans cette régénération qui va être importante ? Si on revient avec des conifères, on va recommencer le même cycle. Si on laisse revenir la forêt naturelle diversifiée et feuillue, on va aller vers un écosystème moins sensible », précise Grégory Mahy, professeur à Gembloux Agro-Bio Tech.
Car les conifères, ces grands pins presque centenaires, acceptent le feu, nos hêtres et nos érables un peu moins. Le danger, c’est la fréquence des incendies. « Pour la régénération de la forêt, on n’est pas encore sur quelque chose qui est trop dramatique. En revanche, il est bien évident qu’il faut éviter la prolifération de ce genre d’événements et la multiplication de ce genre d’événements qui, là, pourraient arriver à quelque chose de plus compliqué », estime Arthur Zabus.
« Une forêt ne brûle pas tous les ans », rassure le professeur Grégory Mahy. « Quand je parle de fréquence de feu, on est dans les forêts tempérées sur des dizaines d’années, parfois de retour sur 100-150 ans dans les forêts naturelles, l’espace-temps est beaucoup plus important ».
Il est donc important de respecter le cycle naturel du feu de forêt en fonction de la région et de la nature des sols et surtout, éviter que l’Homme, par le tourisme ou l’exploitation forestière, ne perturbe encore un peu plus vite les effets des changements provoqués par le réchauffement climatique.


















