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Les Suisses sont appelés ce dimanche à se prononcer par référendum sur un projet de loi visant la neutralité carbone en 2050. Les résultats du scrutin sont attendus en début d'après-midi.
Deux ans après le rejet de la "loi CO2", qui visait une réduction en 2030 d'au moins 50% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, les citoyens devraient - selon les derniers sondages publiés début juin - adopter ce compromis auquel le parlement a donné son feu vert, malgré les réticences de la droite radicale.
Une large alliance politique a en effet approuvé le texte, pointant les conséquences néfastes du changement climatique qui se font déjà ressentir en Suisse. L'UDC est cependant parvenue à récolter assez de signatures pour imposer la tenue d'un référendum. Seul contre tous, le premier parti du pays argue que la loi entraînera une consommation démultipliée d'électricité, alors même que la Suisse n'est pas en mesure d'en produire suffisamment. Il dénonce aussi une augmentation des charges à hauteur de milliers d'euros par ménage et par an. Cette campagne anxiogène a ainsi fait fondre l'avance du oui.
Le projet de loi prévoit de diminuer progressivement la consommation de pétrole et de gaz naturel, sans toutefois l'interdire, et de miser davantage sur les énergies renouvelables. L'objectif est de réduire de 75% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2040 par rapport à 1990.
Ce texte est en fait un contre-projet à une initiative populaire jugée trop radicale par l'exécutif et le Parlement. Elle prévoyait, en 2019, d'interdire la consommation d'énergies fossiles dès 2050.
La question énergétique est épineuse, dans un pays qui importe encore les trois quarts de son énergie.
La Suisse et son écosystème montagneux sont particulièrement affectés par le changement climatique, ses glaciers étant voués à disparaître selon les spécialistes.