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Quatre conceptions de la transition juste coexistent en Belgique, montrent les résultats d'une étude menée par l'équipe de recherche du professeur Marek Hudon de l'ULB publiés vendredi. "Il existe un consensus sur le fait que cette transition doit être participative et garantir des emplois de qualité et décents pour tous. Mais au-delà, chacun définit ses priorités", explique le Pr. Hudon.
L'une des visions des répondants à l'enquête est désignée comme "holistique" par les chercheurs. Une part des sondés considèrent en effet l'interconnexion des questions sociales et environnementales liées à la transition juste. Ils soulignent l'importance de garantir l'accès aux droits fondamentaux et de réduire les inégalités existantes.
La deuxième vision se concentre sur les travailleurs. Les répondants concernés relèvent l'importance des questions liées au travail et soutiennent que la transition juste devrait d'abord se concentrer sur les droits et les conditions des travailleurs.
La troisième vision se focalise quant à elle sur le rôle fort d'un État social-écologique. L'importance de l'action de l'État pour assurer une transition juste par le biais de la fiscalité, des investissements et de la sécurité sociale est ainsi soulignée par les sondés.
Enfin, la quatrième vision est définie comme "pragmatique et centrée sur les entreprises". Les répondants considèrent que la transition juste doit également inclure un "level-playing field" pour les entreprises, c'est-à-dire une situation où aucune partie n'est injustement défavorisée. Ils pointent par ailleurs l'importance de garantir la sécurité de l'approvisionnement en énergie et en matériaux.
Cette étude fournit une première contribution importante aux travaux des "États généraux de la transition juste" lancés en Belgique en mai 2022 par la ministre fédérale en charge du Climat, Zakia Khattabi. Avec 31 organisations ou fédérations participantes, c'est la première fois qu'une étude comparative d'une telle ampleur est réalisée sur le sujet.