Accueil Actu Magazine Science & Nature

Signé Giltay: un Wallon sur la Lune ?

Les plus anciens d’entre nous se souviennent de la "Une" du journal le Soir, le jour de 1969 où les américains ont mis le pied sur la lune. On y  voyait Tintin tout sourire dans son scaphandre dessiné par Hergé, accueillir  Neil Armstrong, d’un amical : "Bienvenue sur la lune !" Pour toujours c’est un héros de bande dessinée qui restera le premier astronaute belge. Depuis il y en a eu d’autres, de chair et de sang : Dirck Frimout, Frank de Winne et bientôt Raphaël Liégeois qui a rejoint le corps des astronautes européens en novembre 2022. Pour la première fois depuis plus de 50 ans, ce dernier peut caresser l’espoir de mettre ses pas dans ceux de Tintin. Car cette fois après une bien longue pause, les terriens sont décidés à retourner vers cette "Nouvelle frontière" qu’avait définie le futur président John Fitzgerald Kennedy, lors de son discours d’investiture démocrate, le 15 juillet 1960. 

La conquête spatiale a connu un frein au début des années 70, quand pour des raisons budgétaires, l’administration Nixon a mis fin au programme Apollo. Les astronautes  allaient se limiter à l’exploration de la banlieue terrestre, à bord de stations orbitales comme Mir, et l’ISS. Les Etats-Unis, avaient pourtant construit un premier vaisseau spatial la navette, qui ressemblait aux véhicules des films de science-fiction. Hélas le programme des navettes a pris fin après deux accidents tragiques. La destruction des navettes challenger le 28 janvier 1986 et  Columbia le 1er Février 2003. Tuant au total 14 Astronautes. Le "camion de l’espace" fut abandonné en pendant des années les spationautes de toutes nationalités se sont contentés de rejoindre l’ISS à bord de bon vieux Soyouz rudimentaires mais sûrs. Jusqu’à l’arrivée des capsule SpaceX dragon V2, avec un premier vol habité le 30 mai 2020 qui a relancé le rêve du voyage intersidéral. Mais il n’est pas si simple de réinventer une fusée lunaire, et le 9 janvier la NASA a reporté de fin 2024, à septembre 2025, la mission qui devrait faire le tour de la lune sans s’y poser. Il faudra encore, prendre notre mal en patience.  En attendant, depuis des décennies l’espace est essentiellement devenu une affaire commerciale .

L’embouteillage spatial

Nous utilisons chaque jours deux systèmes le GSM et le GPS dont le fonctionnement repose sur des dizaines de satellites qui gravitent autour de la terre. Mais en fait des satellites il y en a des myriades  dévolus à la recherche astronomique, à la météo, à la télévision, à l’espionnage militaire…et demain peut-être à la guerre de l’espace. Au 31 Décembre 2020, 2787 satellites étaient opérationnels dont 75 % en orbite basse entre 500 et 2000 km d’altitude.  Chaque année plus de 350 satellites sont lancés depuis la terre par des fusées qui peuvent en placer chacune des dizaine en orbite. Ainsi l’Inde en Février 2017, 104 satellites ! En un seul tir. Désormais l’espace n’est plus réservé à un club de pays hyper développés, , ainsi des Etats Africains comme l’Angola disposent désormais de leurs propres satellite. Cette tendance e va s’accélérer avec l’apparition des nanosatellite, ou cubesats, des engins pas plus gros qu’une boite à chaussure. La Belgique n’est pas en reste, une fusée russe a lancé depuis Kourou en Guyane, le premier nanosatellite Belge Oufti-1, conçu par des étudiants liégeois en avril 2016. Depuis la Belgique s’est faite une spécialité de la fabrication de ces petites merveilles qui pèsent 10kg maximum.      

En 2017, l’institut Von Karman, situé à Rhodes saint Genèse, a lancé depuis l’ISS 28 Nanosatellites scientifiques. Il pourrait y avoir bientôt une constellation de satellites belges dans l’espace. Reste la problématique des lanceurs, et là, après avoir été en pointe avec Ariane 5  l’Europe marque le pas .

Guerre commerciale chez les lanceurs

L’échec de la fusée de conception italienne, Vega C fin décembre 2022, a jeté un froid sur les ambitions de l’Europe. Arianespace ne dispose plus de fusées Ariane 5, et Ariane 6 ne devrait pas être opérationnelle avant plusieurs mois, courant 2024. Vega C, aurait pu faire la jonction avec Ariane 6 dont elle est en quelque sorte la petite sœur. C’est un échec scientifique mais aussi un revers commercial, car le marché du lancement orbital est en pleine expansion. D’autant qu’à cause de la guerre en Ukraine, Arianespace ne peut plus disposer des Soyouz qui ont quitté Kourou. 

Hormis les Etats unis, la Russie et l’Europe, la Chine, le Japon , l’Inde, Israël, l’Iran et les deux Corées, disposent de lanceurs. Sans oublier les initiatives privées, ainsi Elon Musk le patron de Tesla, pour construire  Starlink son réseau fournisseur d’internet a lancé des milliers e satellites. Quant à son rival Richard Branson de Virgin, il a échoué début janvier à lancer une fusée depuis un Boeign 747. Le vecteur de 21 mètres de long  s’est bien détaché de son porteur alors qu’il survolait l’Irlande mais une anomalie dont la nature n’a pas été précisée l’a empêché d’atteindre son orbite , occasionnant la perte de 9 satellites. En cas de réussite le Royaume Uni aurait rejoint le club des nations capables de mettre un satellite en orbite… Ce n’est que partie remise. 

Re-décrocher la Lune

Revenons à nos rêves d’enfants. Je pense à tous ceux qui dans les années 60 et 70, bénéficiaient parfois d’après-midi de congé pour voir partir à la télévision les puissantes fusée "Saturne 5" vers la Lune. Le célèbre concepteur de la fusée, Herbert Von Braun, qui fut aussi l’inventeur des V2 de sinistres mémoire, nous promettait Mars pour les années 80…Ca fait quarante ans qu’on attend.    Mais la machine est repartie. L’idée serait d’abord de reprendre pied sur al Lune puis d’y construire une base pour partir ensuite vers la planète rouge. 

Les Américains ont lancé le programme Artémis sœur d’Apollo(n) prévu pour 2024, mais il ne devrait pas aboutir avant 2026. Quant aux

Chinois ils ont déjà ramené des échantillons de roches lunaires, grâce à des engins robotisés. Leur ambition est de lancer une première mission humaine entre 2025 et 2030. Dès que la fusée « Longue marche 9 » sera au point.  

On se souvient de la phrase historique prononcée le 21 juillet 1969, par Neil Armstrong quand il a posé le pied sur la Lune. "C’est un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l’humanité". Il est temps désormais de poser le deuxième pas. 


 

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus