"On donne l'illusion qu'il y a encore un téton": Djoulia tatoue les corps des femmes abimés par le cancer du sein

Depuis trois ans, à Seraing, Djoulia est tatoueuse. Elle dessine ses propres créations, mais pas seulement. Elle propose aussi des tatouages de reconstruction d'arioles mammaires aux femmes touchées par le cancer du sein. "La personne a le sein complètement plat. Des fois, elles ont un petit téton, alors, je redessine et on fait l'illusion qu'il y a encore un téton", explique-t-elle. 

Grâce à ses tatouages, Djoulia veut redonner confiance à ses clientes, à Pascale notamment. Diagnostiquée dans le cancer en 2013, elle a subi une ablation totale des seins. "J'ai fait une reconstruction mammaire, mais ça ne semblait pas vraiment fini parce qu'il n'y avait pas l'aréole et le mamelon, c'était simplement de la peau avec quelques cicatrices.", raconte-elle. "C'est vraiment très important parce que c'est l'achèvement de tout un parcours. C'est un parcours médical. Après, on peut se dire que ça y est, je laisse le cancer derrière moi quand j'avance." Il faut environ deux heures à Djoulia pour redessiner une ariole mammaire.

Une seconde séance est souvent nécessaire pour quelques retouches. Le dernier trait d'un dessin pour tourner la page.

Premier cancer du sein  

En Belgique, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes. Chaque année, plus de 10.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chez les femmes, selon des chiffres publiés sur Partenamut. Sur l’ensemble de la population féminine belge, on estime qu’environ 1 femme sur 8 à 1 sur 9 développera un cancer du sein au cours de sa vie.

En termes de prévalence, cela représente environ 89.000 femmes vivant avec un diagnostic de cancer du sein en Belgique, soit 1,5 % de la population féminine totale. La majorité des cas concernent des femmes de 50 ans ou plus, et l’âge moyen au moment du diagnostic est de 62 ans