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En Wallonie, l’espérance de vie a progressé de 5 ans au cours des trois dernières décennies. Une bonne nouvelle qui, toutefois, s'accompagne de défis économiques considérables. Vieillir plus longtemps implique en effet d’assumer des coûts supplémentaires, notamment dans le logement et les soins de santé.
L’allongement de la durée de vie nécessite une réflexion approfondie sur les structures d'accueil pour les personnes âgées. Avec une meilleure espérance de vie en Wallonie, certaines personnes auront besoin d’une structure d’accueil ou de soins à domicile, un réel enjeu économique. "Il faut essayer de se préparer, estime Philippe Defeyt, économiste. Cela ne sert à rien de se mettre la tête dans le sable. Demandons aux personnes de quoi elles ont envie pour demain et essayons de financer tout cela" . Toutes les options doivent être envisagées : maisons de repos, soins à domicile ou aménagements pour favoriser le maintien à domicile des seniors.
1.200 euros mensuels pour vivre chez soi, 2.000 en maison de repos
Le coût des maisons de repos, par exemple, atteint en moyenne 2.000 euros par mois, et d’ici 2025, 6 % de la population belge y aura recours. Quant au vieillissement à domicile, une solution parfois privilégiée pour son aspect humain, son coût tourne autour de 1.200 euros mensuels, sans compter les charges comme le loyer, l'énergie ou la nourriture. L’accompagnement des choix de vie des seniors devient donc primordial : "Il faut encourager et faciliter ces choix, poursuit Philipe Defeyt. Une fois qu’elles sont installées dans un lieu de vie qu’elles ont choisi, il arrive qu’on soit amené à les accompagner, à les aider".
Diminuer les pensions ou augmenter les cotisations
L'augmentation de l'espérance de vie génère également des pressions sur le système de pension. D’ici 2040, un million de Belges auront plus de 80 ans, ce qui pousse à trouver de nouvelles solutions pour garantir un équilibre économique. "Soit un diminue la pension de chaque bénéficiaire, soit on trouve le moyen d'augmenter les cotisations, éclaire Philippe Ledent, économiste chez ING. Donc récolter d'impôts en faisant payer des cotisations pendant plus longtemps (c'est l'allongement de la carrière) ou plus de personnes qui cotisent, donc avoir davantage de personnes qui travaillent via un taux d'emploi plus élevé".
L'épargne reste un bon moyen d'anticiper sa fin de vie
La hausse des coûts des soins de santé avec l'âge est un autre point crucial. Épargner devient un des meilleurs conseils pour anticiper une fin de vie qui pourrait être marquée par une précarité accrue : "On risque de se retrouver dans une situation, on a une fin de vie plus précaire et au niveau de l'Etat on doit faire face à beaucoup de dépenses sans en avoir les moyens", poursuit Philippe Ledent. Les finances publiques ne sont pas en reste, avec des dépenses croissantes qui doivent être couvertes sans toujours en avoir les moyens.
Enfin, il est important de souligner que l’augmentation de l’espérance de vie est légèrement inférieure en Wallonie par rapport à la Flandre. Une pollution historique et un mode de vie moins actif pourraient expliquer ce phénomène.


















